Film: Ford vs Ferrari - Le Mans '66

Jean-Luc () a dit:
2,5 mais j'ai eu pas mal de plaisir. Bale est formidable.


Robert () a dit:
pour balancer la note de Jean-Luc...

merveilleux Bale en Ken Miles, en effet, qui fait partie de cette lignée unique de sportifs anglais entiers jusqu'à l'os

confrontation assez savoureuse entre les deux constructeurs, même si on aurait aimé que le film aille vraiment dans cette direction avec une plus grande part donnée aux Italiens

on aurait aussi aimé mieux comprendre la question des équipes concurentes au sein-même de Ford qui nous est balancée en course sans plus d'explication

intéressant comme le titre anglais thématise la confrontation entre les deux écuries, alors que le français s'attache à cette première victoire au Mans

car s'est justement dans les parties de course, et particulièrement dans la mythique française, que le bas blesse, tant le film a du mal à rendre clairs la dramaturgie de celles-ci, la question de la temporalité étant bien sûr essentielle pour des courses de 24h (le jour, la nuit, les changements de pilotes,...)


Laurent () a dit:
Quelques scènes qui débordent un peu, certes, mais tout cela reste finalement bien sage.

Un populisme sympa, mais trop schématique, qui finit par fatiguer.

Je ne parle pas de celui, vraiment hermétique et jusque-boutiste incarné par Miles/Bale, mais bien de celui qui oppose les constructeurs authentiques et passionnés (le vrai petit entrepreneur qui sait de quoi il parle, incarné par Matt Damon mais aussi par Enzo Ferrari – son salut final à l'endroit du loser magnifique dont, lui, sait reconnaître le talent réel) et les corporate ignobles (même s'il y a une gamme entre l'héritier un peu couillon qui rêve de retrouver l'esprit perdu du père fondateur, dont il n'est plus que le succédané sans âme – grand, très grand Tracy Letts, qui retrouve un peu le personnage d'exécutive emporté, autoritaire-velléitaire, assez attachant mais finalement nocif qu'il incarnait dans les saisons de Homeland situées au Proche-Orient; Letts dont je rappelle qu'il est l'auteur des pièces Bug et Killer Joe, adaptés par Friedkin; et l'entourage de ce patron Ford, où se détache le merveilleux Josh Lucas, plus maléfique et carnassier que jamais).

Les contradictions de Damon ne sont pas assez pointées.

Une fois n'est pas coutume, le titre français est plus beau que ce ridicule titre US… que je découvre en vous lisant!