En regardant ce nouveau Brady "The Childhood of a Leader" Corbet, difficile de ne pas penser à deux choses. La première, le texte de Scorsese dans le NYT que Robert a partagé avec nous, opposant un cinéma d'art qui augmente le champs des possibles et un cinéma de franchise qui manufacture des attractions foraines en comités. Malgré le discours quelque part entre SVC et une naïveté d'adolescent, difficile de ne pas être en accord avec le presque octogénaire cinéphile en voyant ce Vox Lux où la puissance du cinéma se rappel à notre bon souvenir. C'est quand même autre chose. Corbet est tellement un malade avec sa mise en scène ostentatoire sur des compositions sublimes de feu Scott Walker que par moment j'en riais dans la salle, pris entre incrédulité et élation. La deuxième choses qui vient en tête c'est certains films récents d'un autre gros malade: Lars von Trier. Est-ce le ton à la fois solennelle et teinté d'une distance ironique qu’emploie le narrateur Willem Dafoe combiné à la présence de Stacy Martin ? La structure "littéraire" ? Certaines digressions Nymphomaniaquisantes ? Longtemps, ce biopic d'une pop star fictionnelle semblait avoir ses quatre étoiles gravées dans le marbre. Les choses se gâtent un peu dans la deuxième moitié du film avec une Natalie Portman qui en fait des wagons puis tournent carrément à l'aigre dans une très longue séquence finale de concert. Le problème est quadruple : la scénographie et chorégraphie du concert sont assez nazes, les chansons pop signés SIA sont assez nazes (dommage car, bien plus tôt dans le film, la séquence de l'interprétation du morceau qui lance la carrière de la future star et le morceau lui-même étaient très réussis), Corbet ne prend aucun choix fort de mise en scène (il filme mollement le spectacle là où un Aronovski dans Black Swan avec la même Portman filmait les danseuses en train de donner un spectacle - si on veut être sympa on dira que le choix fort est dans la durée de la séquence) et une dernière intervention du narrateur, tentative peut-être de donner une odeur de souffre à l'ensemble du film, amène une dangereuse odeur de moisi... |