Vu au GIFF (sous le titre international Beanpole), sort au Bellevaux (sous le titre français Une grande fille). Inspiré par La guerre n'a pas un visage de femme (1985, édition française 2004), recueil de témoignages de femmes qui s'étaient engagées dans l'armée rouge durant la "grande guerre patriotique" (témoignages récoltés et transcrits par Svetlana Alexievitch), Kantemir Balagov, jeune disciple de Sokurov, nous conte l'histoire de deux femmes dans l'immédiate après-guerre à Leningrad. Traumatisées physiquement et psychiquement, comment se relever et vivre dans une nation victorieuse mais à terre ? A quoi est-on prêt pour se construire un avenir ? Beauté "picturale", forme quand même plus classique que celle du maître et récit poignant. Un peu trop peut-être d'ailleurs. D'une certaine façon, tout drame est du bullshit manipulateur, mais se pose la question de la taille des ficelles. Là, il y a quelques passages avec des cordes de gros calibre. Dans le dernier quart, il y a une séquence très réussie de confrontation verbale avec une troisième femme où des vérités sont assénées comme autant de coups de poings dans l'estomac. C'est fort, mais ça pose un peu problème. Il faudrait lire 'La guerre n'a pas un visage de femme' pour en être sûr, mais je suspecte une grosse trahison de ce matériel et donc, potentiellement, de la réalité historique. |
Encore un film que j'aurais aimé voir en salles. A noter que ce 2e film est fait par un cinéaste de tout juste 28 ans. D'où peut-être quelques maladresses. Je pense notamment à des éléments symboliques certainement un peu insistants: le jeu des couleurs, le mal de l'héroïne. Mais bcp de choses fortes au niveau des personnages et du confinement dans l'hôpital militaire. PS je peux prêter le bluray aux intéressés, ainsi que celui du premier film de Balagov, Tesnota, que je n'ai pas encore vu. |