Marrant, pendant le film, j'étais très convaincu; puis en sortant, me suis dit que ça ne valait tout de même pas le maximum, qu'il y avait tout de même des facilités, et que serait plutôt un "trois étoiles". Le lendemain, déjà, je suis encore plus mitigé… Alors c'est donc le fameux nouveau film de Kleber Mendonça Filho, après Les Bruits de Recife et Aquarius. Un "film de genre", en effet, qui se met peu à peu en place, après un début un peu brouillon qui présente la communauté alter-mondialiste (j'emploie à dessein le mode de désignation désormais ringardisé, mais ce village "idéal" tient tellement de la mythologie dreadlock-antifa période Porto Alegre…). Le suspense est assez sérieusement mis en place, entre Haneke et une énième bande horrifico-post-apo façon Carpenter ou exploitation rital eighties, et on se surprend à être vraiment captivé par le côté western (que met en avant la promo). S'il faut admettre que l'on est en général plutôt diverti par ce souci d'efficacité narrative pour un "film d'auteur", qu'en gros, la critique est assez savoureuse, et que l'on trouve quelques belles singularités (le Musée, notamment), le manque de lâcher-prise et les stéréotypes (surtout ceux liés aux assaillants, mais aussi le rapport à la technologie, on va dire "attendu") finissent par laisser le goût d'une certaine banalité. Mais on passe, pendant la séance, un excellent moment, ce qui n'est pas mal. J'ajoute: nous avons affaire, lors d'une séquence située vers la fin où se croisent Sonia Braga et Udo Kier, à un petit "jeu intertextuel" entre musique préexistante et cinéma… Un "hit" des eighties. Je n'en dis pas plus – je vois déjà Jean-Luc se marrer… |