Film: Perdrix

Jean-Luc () a dit:
2,5 Un peu fantasque, un peu foutraque, un peu poétique, pas mal comique. Il manque certainement au film une folie corporelle et burlesque. Je pousse à trois pour une ligne narrative où des passionnés de la seconde guerre mondiale, pas mal bras cassés, reconstituent une bataille dans les campagnes françaises, qui m'a bien fait marrer.


Vincent () a dit:
Je surnote aussi.
Il y a un problème de rythme parfois dans ce film (même s'il est relativement court, 1h30). Mais c'est un objet original, qui conjoint le "réalisme" de cadres et des personnages ordinaires (comme "Seules les bêtes" ou "Le Daim", voilà un autre film qui situe son histoire dans une région perdu de France) et la "poésie" de situations soudainement totalement décalées, soulignées par certaines composantes du travail de mise en forme. Et cela joue également souvent sur différents degrés de comique, entre le burlesque et le doux-amer.


Laurent (VU) a dit:
ça a l'air bien, Epinal!


Frederico () a dit:
Trop inégal. Par moments ça pue le film de court-métragiste petit malin qui se regarde filmer, à d'autre ça fait Wes Anderson du pauvre, mais il y a aussi de très bons passages, des scènes vraiment drôles, des répliques (dans l’humour ou dans la romance) qui font mouche et Maud Wyler, dans ses postures et sa verve, campe son personnage remarquablement.


Laurent (VU) a dit:
N'est-ce pas plutôt Wes Anderson qui est la "version du riche" de ce type de cinéma?
Même si je dois adhérer à ce point de vue qui m'a fait mieux comprendre ce qui me dérangeait dans ce film que j'ai pourtant aimé dans l'ensemble : dans ses moments effectivement plus faiblards, on approche bien de la vacuité caractéristique du style Anderson (en gros, la psychologie humaine réifiée par un designer ou un architecte branché; ainsi dans Perdrix la représentation de la famille un peu décalée, plus particulièrement tout ce qui a trait au frère scientifique loser incarné par Nicolas Maury – pourtant excellent d'ordinaire, cf. Dix pour cent, les films de Gonzalez – la relation de ce personnage avec sa fille…; et aussi la maman incarnée par Fanny Ardant, la relation au père disparu, devenu mythique).

Les scènes les plus fortes, c'est tout le "burlesque" autour du commissariat (extraordinaire Alexandre Steiger en fonctionnaire feignasse + pédé caustique), les nudistes dans la forêt, et le surgissement de Maud Wyler, en effet. En gros, tout ce qui tire le héros hors de son contexte familial.


Frederico () a dit:
Le prochain Anderson, The French Dispatch, devrait sortir en août ou septembre (2020). On aura l'occasion alors de s'écharper sur le "style Anderson", mais je ni voit ni vacuité, ni réification. Je vois plutôt dans sa méthode de stylisation extrême une forme alambiquée de pudeur. Ce n'est pas pour rien qu'il travail encore et encore avec des Bill Murray ou des Owen Wilson qui parviennent à faire ressentir une fêlure toute humaine même avec un jeu affecté.