Film: Les particules

Laurent () a dit:
Quand ça débute, et pendant un bon moment, on est sous le charme. Voilà un jeune cinéaste sorti de notre école lausannoise – déjà repéré et légimité puisque déjà passé deux fois par Cannes, ici la dernière Quinzaine – mais sans encore avoir vraiment pu toucher un vrai public, qui non seulement connaît une belle sortie française, mais surtout nous offre un film maîtrisé et original, très juste dans le ton (et nous sommes, nous anciens jeunes Romands semi-ruraux, des experts pour en juger!!!), la manière de décrire ces adolescents de la campagne, à la frontière entre Suisse et France (Pays de Gex, la plupart d'entre eux ont l'accent de la région) qui passent de la fanfare locale aux fêtes un peu alternatives loser, se réveillent tôt pour prendre le bus vers le lycée, le contact entre classes sociales éloignées (notamment les expats aisés habitant dans des villages-dortoirs)… etc. etc. Habile filmage post-Dardenne mêlé d'énergie dans les interactions à la Andrea Arnold, rehaussés de ralentis à la Von Trier (deux scènes de rues où les corps des 4 ados entrent dans une chorégraphie polyrythmique étonnante).
Bon, voilà, voilà, tout se passe formidablement bien, mais peu à peu, malgré des coups d'éclats (le passage chez un dealer de bled, un plan séquence pour une traque dans la forêt; la dernière séquence, sublime…) le film s'enfonce peu à peu dans un certain surplace – le récit fantastique, toujours implicite, autour de l'impact des particules associées aux recherches du CERN (audacieuse intégration, comme dans Zombi Child, d'éléments documentaires, avec les probables véritables scientifiques au cours d'une visite guidée des lieux) – ce qui a généré chez moi un désintérêt progressif.