Le "dernier" de Palma, avec Nikolaj Coster-Waldau et Carice van Houten. Mouaif, c'est un peu comme si on avait confié un téléfilm France 3 région sur le terrorisme à un "fan de de Palma" et demandé à Pino Donaggio de quand même faire la musique: cela donne un film indéniablement médiocre et risible par moment, mais surtout très bizarre, comme si tout le monde s'était trompé de rendez-vous. Le film a dû avoir sa première mondiale sur Itunes... |
Un film qui débute avec un certain allant (ces travelling étranges sur des fenêtres, une belle séquence de poursuite sur un toit, des prises de vues longues et en grand angle; une mise en train narrative assez originale avec ce personnage de vengeur anti-Daesh récupéré par la CIA mais traqué par notre héros flic-déchet), mais qui s'enfonce progressivement dans le quelconque, en effet. La formule de Charles, "fan-film de De Palma" est très juste. Si la ligne "thriller politique" suscite un vague intérêt, au moins au début, celle des motivations personnelles (amitié, amour…) sombre dans le grotesque, il faut bien le dire. Par exemple au travers d'une scène de debriefing entre Carice et Nikolaj près d'un moulin (oh le sens du repérage touristique!!! – et ceci alors que, sur le même plan, le début du film ironisait un peu sur la gentrification et la starbuckisation des centres villes), où l'on a pitié des deux comédiens bien obligés de jouer l'émotion à partir d'une situation des plus invraisemblables. La musique est signée Donaggio mais son omniprésence et sa continuelle véhémence – par ailleurs mixée d'une manière incohérente puisque ni zimpoum lyrique comme on aime, ni underscoring subtil : un entre-deux permanent qui ne laisse aucune place au silence et banalise graduellement sa propre présence), nous donne l'impression d'être face à l'un de ces lakorn thailandais reprenant des musiques de films hollywoodiennes pour s'approprier un peu n'importe comment leurs accents et leurs tensions stéréotypées. Marrant comme, dans la grrrrrrrrande séquence de palmienne finale (un attentat à la bombe dans une arène de corrida au Sud de l'Espagne), la musique rejoue le rythme du boléro (qu'avait fort bien réussi Sakamoto dans son score mémorable de Femme Fatale). |