L'entame est absolument fabuleuse – je pèse mes mots. L'une des plus brillantes comédies que j'aie pu voir. Porté par une sorte d'euphorie on n'en croit pas ses yeux devant tant de maîtrise et d'inventivité dans l'humour. Et puis, plus ça avance, en gros dès que la première phase du programme est atteinte et que, dès lors, l'intrigue se resserre autour de la maison, plus le film perd de sa force en suivant des chemins convenus (que la satire sociale ne parvient pas complètement à justifier, malgré une excellente utilisation de la notion d'odeur). Une très grande déception – et même une certaine colère devant le gâchis, aussi – vu les bases élevées sur lesquelles on partait – et on reste un bon moment, probablement une heure. L'impression d'avoir déjà vécu cette douche froide – dans un genre moins humoristique – avec des films comme Creepy de Kurosawa ou Le Cerf Sacré de Lanthimos : une mise en place exceptionnelle, "jouissive", et puis, peu à peu, les conventions post-tarantiniennes qui réapparaissent. |
Ça sort en salle à Lausanne. Note ligue anti-palme se laissera-elle tenter? |
Il y a beaucoup de passages brillants, mais on a le sentiment qu'à l’écriture il y avait d'abord les situations de départ et d'arrivée et qu'il a vraiment fallu forcer les choses pour aller de l'une jusqu'à l'autre. On regrettera aussi que pour une telle fable sociale le contexte économique ne fasse pratiquement aucun sens et qu'on n’échappe pas à un des deux extrêmes de ce type de récit (en gros soit "salauds de riches" soit "salauds de pauvres", pas très intéressant dans les deux cas). Mais bon... outre toute la mise en place, la descente sous la pluie c'est quand même quelque chose! |
J'avais certainement moins d'attentes (forcément, une palme d'or, je ne pourrais être que déçu), et je suis donc ressorti plutôt convaincu. D'accord sur le fait que le film, à l'entame de sa seconde moitié, perd en rythme, en puissance burlesque – mais celle-ci est retrouvée vers la fin, sur un mode grand-guignol, puissance incarnée (cf. ce que tu indiques, Frederico) SPOILER par l'hyperbole iconique d'une verticalité démesurée où l'on dégringole du sommet vers les bas-fonds, glissant dans les courants d'un déluge dont on ne sait pas s'il est purificateur ou s'il manifeste ce non-sens de l'existence dont le père pauvre se fait le chantre juste après. Et le "discours" du film me semble un peu plus complexe et subtil que ce que tu laisses entendre, Frederico. On n'échappe pas à la caricature, certes, mais personne n'est un salaud intégral, tout le monde a droit à une forme de rédemption à un moment ou à un autre. Surtout, la symbolique du parasitage est développée de manière cohérente – chacun se retrouve d'une façon ou d'une autre à la place d'un autre, plusieurs plans ou répliques décalquent des plans / des répliques antérieur(e)s, manière de signifier que tout n'est qu'un jeu de chaises musicales et que l'enjeu est de savoir préserver sa place, sous peine de se la voir ravir par quelqu'un de plus preste, de plus malin, de plus chanceux. Il manque peut-être une séquence où le riche serait également montré dans cette course inquiète, afin que le parcours soit complet. |
No idea what the fuss is all about! |