) a dit:| Après le Moretti sur le Chili – et en phase avec certaines de mes lectures du moment (les livres de Javier Cercas, romans comme textes autobiographiques), le fascisme latin d'après 45 est décidément à l'honneur dans nos salles. Si le film sur les exilés en Italie de l'ère Pinochet souffrait un peu des aspects feelgood et unilatéral de sa perspective militante, que dire de ce documentaire très engagé dans l'attaque contre la loi d'amnistie votée en Espagne et qui a jusqu'à présent exonéré le régime de Franco et ses supporteurs (majoritaires dans le pays, encore de nos jours, c'est ce que nous rappelle constamment le film) de toute poursuite judiciaire malgré les arrestations, tortures, etc.? C'est à la fois mieux (un matériau plus profond, des témoins émouvants, et une fin assez troublante autour d'une scène d'exhumation) et plus pénible (le film, signe de l'obsession contemporaine de la condamnation judiciaire, quitte à réécrire l'histoire, adosse son récit conventionnel – façon série criminelle à la Making a Murderer – à toutes les étapes de la procédure délocalisée en Argentine pour contraindre les anciens bourreaux à se présenter devant des juges, mêmes étrangers). Reste l'importance du constat, sur un sujet qui reste étonnamment peu débattu… |