Des extra-terrestres ont pris le contrôle de la terre et délègue l'administration d'un état omni-surveillant aux humains pendant qu'eux s'occupent à miner la planète. A Chicago, les lambeaux de la résistance tentent de s'organiser pour mettre le feu aux poudres. Le film limite l'exposition et, avec son côté brut de décoffrage, maintient un bon rythme et une bonne tension au fil du baroud d'honneur des résistants. Malheureusement, l'univers manque cruellement de cohérence et fait bien peu de sens (le pire étant la totale impossibilité a réconcilier la façon dont sont représentés les extra-terrestres et la situation complexe qu'ils imposent). En passant, (et avec un gros spoiler sur la série Treme), le film est avec John Goodman et, chaque fois que je le vois dans un rôle depuis Treme, ma première réaction c'est: "Oh? Mais je croyais qu'il était mort John Goodman?" On l'aura compris, son personnage meurt dans la série, mais comme elle évolue dans une zone grise entre la fiction et le documentaire, dans mon esprit, John Goodman est mort. |
Déjà, l'exposition interminable de tout ce qui s'est passé en amont, sous la forme d'un générique surabondant en informations visuelles et orales, est pénible. Tout le monde fait ça et on l'a trop vu. Il devrait y avoir une autre manière de faire rapidement découvrir l'univers transformé par l'occupation alien… Ensuite, je sais pas, oui c'est pas mal ce traitement des aliens par l'absence, la scène de l'attaque terroriste, ces images de quartiers chicagoans miteux (on se croirait dans une ville d'Irlande du Nord!). Sur la surveillance: encore une représentation qui en célèbre l'infaillibilité technique absolue tout en en faisant un biais manipulé par les résistants au système (il y avait aussi ça dans Glass, Homeland, etc. – à la différence près, SPOILER SPOILER que celui qui détourne le dispositif de surveillance, ici, c'est carrément le surveillant en chef, derrière l'écran, et non pas celui qui est suivi (même si celui-ci est au courant)! Variante amusante et révélatrice!)Ajoutons à cela que ce les flics "découvrent" alors, c'est que les résistants avaient pour principale arme la surveillance des clients du bordel, avec des mises sur écoutes enregistrées grâce auxquelles ils pouvaient piéger les collaborateurs au pouvoir. Bref, sous couvert de “dénonciation du système“ avec ses clichés visuels, on a de tous les côtés la valorisation du potentiel techniques de surveillance et simultanément une forme de relativisme quant à leur caractère "totalitaire". Voilà ce que je dois aller chercher pour sauver ce film qui ne m'a pas fait grande impression malgré quelques bonnes idées SF new bad future (l'usine à effacer les traces vidéo, le retour au low tech…) Mais le niveau reste bas relativement à Altered Carbon, et même le petit film de robots avec Banderas dont je dois retrouver le titre… Je me fais exactement la même réflexion sur JG – ici ça n'a pas manqué pour moi aussi. Il doit donc y avoir quelque chose. Pour moi, ce n'est pas lié à Treme, mais au fait que les types qui ont son physique ne font pas de vieux os à Hollywood (je dois le confondre toujours un peu avec John Candy ou John Belushi). |