| Impossible de mettre une note pour l'instant. A priori il y a là tant de moments forts et tant d'inventivité que le 4 étoiles semble acquis, mais j'attends de ressentir l'effet profond du film (après deux jours, les images s'accrochent, la réflexion sur les questions politiques soulevées par le film tend à y déceler un discours plus subtil qu'on pourrait le croire, donc c'est en très bonne voie). Il s'agit donc du dernier Ours d'or de Berlin et du film présenté par la critique comme le signe d'un grand chamboulement. En effet, la structure à la fois linéaire (chronologie des tribulations du jeune homme ayant fui le régime "fasciste" d'Israel pour s'abandonner à la France, deuxième patrie de chaque être humain, selon la désuète formule américaine) et éclatée (une juxtaposition de morceaux de bravoure spectaculaire mettant en scène ce corps extraordinaire, ce ludion déchaîné – ah la scène du photoshoot!) peut difficilement se voir enfermée dans une formule (malgré la présence, d'une part, du couple de jeunes Français néo-Nouvelle vague à la Honoré, Desplechin, Assayas, etc.; d'autre part, des flashbacks sur les délires/dérives grotesco-militaristes du côté de Tel Aviv). On reçoit ce truc les yeux écarquillés, en riant souvent, en s'interrogeant sur son sens aussi (le type frôle l'autisme, notamment lorsqu'il détruit de l'intérieur le protocole de sécurité ultra-rigide des sionistes, mais aussi lorsqu'il suit les cours de civisme républicain à la française, qui finissent par se révéler tout aussi réifiés et dénués de vie que les gesticulations grimaçantes des Israéliens – en gros on renvoie tout le monde dos à dos ici (ce qui est très bien pour un discours radical). Bref, encore trop tôt pour en parler, mais ce film est en effet un truc important de cette année, voire de ces dernières années… |
) a dit:| C'est certes un film singulier et inventif, mais j'ai été moins convaincu que Laurent. Je ne sais pas trop ce que ça raconte finalement et j'ai ressenti un certain sentiment de vacuité. Pour ceux qui veulent se faire un avis, je peux prêter le dvd. |
) a dit:| 1,5: je vois bien ce que Laurent veut dire, et cela me paraît très juste sur le plan descriptif, mais j'ai surtout été, comme jean-Luc, gagné par un sentiment persistant de vide. |