Etonnant mélange des genres où le film de gangsters « collectif » se mue graduellement en récit picaresque, recentré autour d’un seul individu. Les personnages sont d’une puissance phénoménale, voilà je n’ai pas grand chose à ajouter pour l’instant. J’ai été emporté de bout en bout. Un grand film sur la fidélité amoureuse. |
Il y a quelque chose qui fonctionne très bien dans la stylisation de la première partie, enchaînement de passages obligés du film de gangster façon Hong-Kong. Les jeunes, ne respectant pas cette tradition, envoient tout ce beau monde valser dans un univers plus terre-à-terre. Police, menottes, prison. Amour trahi mais fidèle de madame. Chute dont on ne parvient pas à se relever de monsieur... mouais... Les thèmes sont là, mais pas le souffle. 2h30, pourtant on a le sentiment que rien ne se passe, rien ne se déploie, Jia Zhangke s'auto-cite (3 gorges, moto-taxi et surgissement fantastique de Still Life et WHAAAAAAAAAAAAT - heu.... continuez à lire comme si de rien était, puis liser le Post Scriptum) et ça reste anecdotique. Dans l'idée d'un couple au fil des ans avec en arrière-plan l'histoire de la Chine moderne, ces éternels seront vite oubliés alors qu'on se souvient encore du Summer Palace de Lou Ye et on peut croire qu'il en sera de même avec le Youth de Feng Xiaogang. PS: Comme un horrible journaliste, j'écris ces commentaires, puis je les malaxes, retire et ajoute des choses, précises des idées, etc. Le gros WHAT plus haut est tombé alors que je faisais ce que je pensais être une dernière addition. En faisant du Google-Fu autours de Still Life, je constate que non seulement les thèmes se retrouvent, mais le personnage de Zhao Tao y a exactement le même costume... mais dans la page de la recherche par image, il y a une autre photo de Zhao Tao issue de Unkown Pleasures et elle y a exactement le même costume qu'au moment des éternels où elle va prendre son bus pour quitter son père (on y retrouve aussi la posture bras levés pour se faire de l'ombre avec un châle).... donc en fait il y a de fortes chances que le film me soit passé par-dessus la tête et qu'il soit en fait une sorte de fil rouge entre tous le films de Jia Zhangke, un objet syncrétique, la substantifique moelle de toute une oeuvre. Mais, même si c'est le cas et que le projet est louable, n'est-ce pas fâcheux que le résultat ne tienne pas la route si on n'a pas en tête les huit autres films du réalisateur? |
même longueur d'onde que Fred première partie brillantissime qui mérite 4 étoiles (aaaah l'hommage à Better Tomorrow...), puis le film nous égare, ce qui semble un peu son programme... Fred, ton PS est très intéressant et sans doute pertinent, mais c'est en effet trop cryptique pour être productif sur le moment |
Marrant je pense l'inverse (un schème sur les films chinois de cette année, ai-je l'impression): l'entame polar m'a un peu déstabilisé (pas la première séquence, mais le côté "on y croit plus" qui suit) avant que le film trouve, pépère, son rythme de croisière, certes sur un mode déceptif, éteint, mais c'est précisément cela que j'ai vraiment aimé, le côté "petit soldat" qui avance sans jamais se plaindre et sans psychologie aucune de l'héroïne… Sinon je baisse finalement à 3 car je n'ai pas non plus a-do-ré… |