Film: Les Fauves

Laurent () a dit:
On retrouve deux figures de plus en plus présentes au sein du ciné français d’aujourd’hui : Lafitte en quadragénaire bien conservé mais complètement tordu et la fille Depp-Paradis en nymphette nympho. Tout cela situé dans une sorte de camping d’été où surgit aussi l’impeccable Camille Cottin en enquêtrice caustique à balafre. Les quelques apparitions de celle-ci, qui débite son dialogue à un rythme décousu, étonnant, sauvent (un peu) les meubles, tant le projet général, très velléitaire, peine en fin de compte à nous convaincre.

Le film joue la carte du mystère fantastique, en respectant le genre à la lettre todorovienne puisqu’on ne sait jamais si une Bête archaïque type Gévaudan rode véritablement dans les parages ou si tout cela tient de l'hallucination collective, voire d’une mise en scène orchestrée par un étrange individu armé d’un fusil et circulant dans les bois – Lafitte. A ce premier axe s’adosse le point de vue de l’héroïne, en plein émois teen puisque – nous sommes en France! – évidemment attirée par le bellâtre grisonnant, instable psychologiquement et écrivain torturé (Lafitte avance donc dans la construction de sa persona, en moins exhibo tout de même que dans le récent thriller arty néo-Village des Damnés chroniqué infra).

Bref, résumé comme cela, ça pourrait presque faire envie, n’est-ce pas? Mais non, parce qu’en dépit de toutes ces prémisses stimulantes, la sauce ne prend jamais.

Après ses seconds rôles plutôt corrects de séduisante chipie dans Planetarium, La Danseuse et le dernier Garrel fils, la gamine franco-américaine Depp-Paradis fille, ne parvient pas à s'imposer à la hauteur d’un héritage génétique qu’elle porte pourtant bien sur son visage.