De Singapour nous vient ce polar arty dépressif empreint de réalisme social (Black Coal, Thin Ice est décidément une œuvre paradigmatique qui a marqué le cinéma contemporain!). Le film démarre pas trop mal en se concentrant sur l’enquêteur moustachu circulant sur chantiers et autres baraques miteuses – le look, l’ambiance un peu documentaire, le cadre aussi, nous fait penser à ces films de la Nouvelle vague de Hong Kong fin seventies, genre Ann Hui – puis sombre dans le train train gentillet dès que l’on passe à un flash back centré sur le migrant objet de l’enquête. Dommage, il y a indéniablement quelque chose dans ce film (grand prix à Locarno, ce qui me stupéfie quand même… rien d’autre de moins soupe en compétition?) : plusieurs scènes de danse en transe dans la rue, belle utilisation de la musique électro-art contemporaine de Cheryl Ong… et reconnaissons-le la charmante punkette à-qui-on-la-fait-pas, travaillant dans l’internet-café – que l’affiche met au tout premier plan – nous ramène avec une certaine nostalgie aux figures très esthétisantes du cinéma asiatique d’il y a quelques années. |
Vu au Black Movie en janvier. Beaucoup d'éléments intéressants en effet: l'enquête est sur la disparations de gens invisibles, une touche d'onirisme avec un policier insomniaque qui rêve ses enquêtes (ce qui pose quelques problème d’intelligibilité, surtout quand un truc d'espionnage et/ou d'usurpation d'identité informatique se greffe au récit!) et une certaine dose de poésie réaliste (SPOILER: au coeur du récit, de grands chantiers d'extension de Singapour sur la mer avec du sable venu des quatre coins de l'Asie du Sud-Est, du coup, une plage balinaise côtoie une plage thaïlandaise non loin d'une autre srilankaise... ce sont elles, entre autres, les étendues imaginaires). J'aurai aimé plus aimer, mais voilà. De très bons ingrédients, une recette à l'intitulé alléchant, mais peut-être que le cuisinier aurait pu mieux faire. |