La grande classe. Dire que c'est signé du type qui a fait Moonlight… comme quoi il y a de l'espoir!!! Les dialogues qui claquent sec et fort – probablement repris du roman de James Baldwin, qu'il faudra donc découvrir! – sont magnifiquement servis par toutes les options visuelles et sonores (qui trouvent leur unité dans une esthétique néo-seventies appropriée au contexte historique) : découpage audacieux; panos et travellings qui basculent lentement d'un personnage à l'autre; score jazz orchestral post-film noir aux accents empreints d'une distance majestueuse qu'engendrent des accords suspendus aux cuivres et cordes enlacés, ainsi qu'une poignée d'envolées mélodiques réverbérées et ponctuées de carillonnements au vibraphone ; couleurs délavées des décors et costumes; enfin, et surtout, le charisme subtil des comédiens : tout concourt à créer un rythme d'une inquiétante tranquillité, un ton solennel, celui d'un fatalisme désespéré teinté de sombre mélancolie, certes, mais aussi d'une singulière capacité à pointer les étincelles soudaines de joie qui peuvent soudainement illuminer l'existence socialement la plus malmenée.
J'ai oublié de signaler que l'auteur de la musique est Nicholas Britell, le même que pour Vice, autre score mémorable et très original de l'année en cours.
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