Film: The Mule

Laurent () a dit:
Bouleversant que de revoir Clint à l’écran – cf., le même geste émouvant, dans un genre différent, mais avec la même revendication d'énergie, lors de la réapparition de Woody Allen dans son dernier film sorti pour amazon (Six Crisis Scenes). Clint nous aide à prendre conscience qu’une part essentielle du cinéma se loge là, dans la merveille d’une présence humaine capable de s’élever à un statut « iconique » comme on dit en franglais. Merci, Clint, à l’heure où on confond trop souvent ce phénomène avec celui du seul «personnage».

Sinon, le film n’est pas mal, quelques traits d’humour attachant (surtout à l’entame) et une superbe séquence d'adieu avec l’ex-épouse (Dianne West). Le reste du récit – la relation à sa fille et petite-fille, le flic, les chefs mafieux, etc. – reste dans une gentille moyenne.


Jean-Luc () a dit:
Je peux prêter le dvd aux intéressés


Frederico (VU) a dit:
Il y a un savoir-faire indéniable qui est à l'oeuvre pour maîtriser le rythme et le ton du film. Si certains réalisateurs vieillissant trouvent une certaine audace et liberté, chez Eastwood c'est plutôt une plénitude des moyens qui se dégage d'un film comme The Mule (après ça aide peut-être de ne pas avoir vu certains de ses nanar' récents). Le charme a opéré sur moi et j'ai passé deux heures très plaisantes (3 étoiles !), mais... il y a quand même des choses fondamentales qui sont dures à digérer. On va dire que le registre du film et son récit impliquent de rendre bonhomme les trafiquants de drogue (même le plus dur des durs s'adouci au contacte de Earl). Par la même logique, on peut comprendre que le récit ne confronte jamais le protagoniste aux conséquences de ses actions ou à l'impacte du système dans lequel il vient s'imbriquer, mais le fait qu'il n'y a même pas le moindre questionnement de sa part est quand même étrange. Le personnage n'est pas présenté comme naïf ou sénile et il y a quand même des limites à l’hédonisme et à l’égoïsme qui dans ce contexte devraient être, sinon atteintes, au moins considérées ! Plus fâcheux, la question de l'argent est au cœur du récit et on ne croit pas une seconde à ce qu'on nous présente (beurk ?).

On va laisser vieillir ça encore un peu...