Un étrange petit film, où Laurent Lafitte incarne un prof remplaçant dans un lycée privé, dans une classe de mystérieux surdoués tête à claque et, surtout, inquiétants puisque ayant poussé leur précédent enseignant à se jeter par la fenêtre… Un côté "Village des damnés" qui a justifié mon déplacement et… c'est pas mal, de plus en plus fantastique et allégorique, malgré une représentation un peu trop carrée des visions d'un héros de plus en plus gagné par le doute quant à sa santé mentale (cafards envahissant sa chambre…) Surtout, à quand un livre (disons, déjà, un article) de Charles sur Laurent Lafitte (de plus en plus central dans le ciné français contemporain, puisque confronté dans une autre sortie de janvier arty-fantastique, Les Fauves avec la fille Depp-Paradis). Il y a, me semble-t-il, une bien singulière construction du masculin chez l'acteur au regard torve, et particulièrement dans ce film-ci. Son personnage d'intello solitaire tout juste quadra, éternel thésard (il est exégète de Kafka, d'où les cafards…), joggeur, nageur, est visiblement homosexuel, mais ce n'est jamais totalement explicité autrement que par des regards, des attitudes non assumées publiquement (à nouveau on revient dans nombre de films récents sur la difficulté du coming out – ici, regard de désir sur le prof de sport, ou pire sur le copain chevelu jeune père… Un Lafitte exhibant ses pectoraux parfaits dans (au moins) la moitié des plans du film, souvent de manière totalement injustifiée narrativement. |