La sortie en salle de ces films m’a donné l’occasion de rattraper les deux volets sur six que j’avais manqués lors de leur présentation à Nyon il y a deux ans. L’octogénaire Cavalier plonge dans ses archives vidéo, qui consistent depuis plus de vingt ans en la collecte libre d’images – non reliées à des projets spécifiques – le plus souvent autour du quotidien d’amis et de connaissances, suivis régulièrement, année après année, à l’aide de son inimitable technique qui a marqué l’histoire du documentaire. Il en a tiré six portraits de 40’, dont les plus émouvants sont ceux qui se déroulent sur plusieurs années : Jacotte refaisant chaque année la visite de sa maison d’enfance, Daniel le Parisien victime de TOCS de plus en plus handicapants, mais aussi le vieux cordonnier du coin qui vit ses dernières années dans son échoppe Sur des bases aussi simples, voire éculées (les petits commerçants), Cavalier parvient à nous rappeler l’une des missions les plus essentielles du cinéma, nous rapprocher de l’expérience de la vie elle-même. L’un de ses meilleurs films, assurément. Rassurant quant on pense au caractère un peu trop systématique de ses dernières œuvres sorties en salle (genre Le Paradis). |