Je pousse à deux généreuses étoiles pour quelques trouvailles (comme la maison de l'héroïne dont la cave/garage est une grotte aménagée) et idées formelles et pour le concept à la base du film (pour limiter les spoilers, on dira qu'il s'agit de prendre une histoire que se prête à un certain registre et de la traiter dans un autre), même si je trouve que l’exécution laisse pas mal à désirer. 2 remarques: 1) Le film reprend un peu la structure classique vu cette année encore dans Under The Silver Lake: un amour naît, puis la personne aimée disparaît aussi soudainement que mystérieusement, poussant le protagoniste à mener l'enquête. Si la fantaisie californienne de David Robert Mitchell est proche du canon (une femme disparaît), Sicilian Ghost Story emploie un couple d'adolescents et c'est la garçon qui s'évapore. L’enquête qui suit, un peu à la façon d'un Silent Hill (où le cartésianisme masculin et l'onirisme féminin abouti), est faite de détermination, de visions, de signes et de rêves. 2) Je ne sais pas ce qui s'est passé dans la chaîne digitale de production du film, mais il y a des problèmes très étonnants de palette comme je n'en avais plus vu depuis des tournages en DV. Il y a pas mal de moment avec des flous ou des brumes qui nécessite un grand nombre de teintes très proches qui ne sont ici pas à disposition, du coup ça fait des aplats tout bizarre. Le pire est dans un fondu enchaîné sur du ciel où même la compression semble ne pas savoir quoi faire. Très étrange. |