Un étonnant film en creux, qui se maintient sur la corde raid à coup de fausses pistes. Comme le personnage, on est longtemps perdu. Lui parce qu'il ne parvient pas à faire le tri entre vérités et mensonges, à trouver la réalité entre wishful thinking et self-delusion, et nous parce qu'on ne sait pas très bien où le film veut aller et donc encore moins où il va aller. L’exercice est périlleux car c'est une question de fin dosage. Il faut maintenir l'intérêt du spectateur en lui donnant juste assez pour ruminer et entretenir le mystère, mais sans se moquer de lui. Je trouve que ce Burning y parvient plutôt bien, même si le style condamne à une certaine frustration spectatorielle. Proposition de titre français: Intime conviction. PS: Qqun à lu la nouvelle de Murakami "Les granges brûlées" dont c'est tiré? Je suspecte que c'est encore plus minimaliste et que les éléments les plus "cinématographiques" (jeux de lumière, filatures, danse, pantomime, course) sont des ajouts de l'adaptation. |
Lee Chang dong frappe fort à nouveau ! J’ai adoré la représentation des lieux (cet appartement sur la colline, à Séoul, ses escaliers, la lumière qui le traverse…), les jeux de points de vue. Tant d’images qui restent gravées dans la mémoire ! Et cet usage d’ « Ascenseur pour l’Echafaud » de Miles Davis… où l’extase n’est au fond toujours que temporaire. Je suis allé lire la nouvelle (quelques pages reprises dans un recueil occidental intitulé « L’éléphant s’évapore ») et l’on y retrouve plusieurs de ces belles idées visuelles (ainsi l’idée que la fille suit des cours de mime – description de la manière dont elle pèle un fruit). |