Film: Mile 22 - 22 Miles

Frederico () a dit:
Sur-écrit et mal écrit. Action nerveuse mais dénuée d'intérêt, à l’exception peut-être d'un corps-à-corps avec et chorégraphié par Iko Uwais (mais autant revoir The Raid 1 et 2).


Laurent () a dit:
Un film éprouvant, en effet, par son obstination à marquer ce tempo frénétique, sans que jamais on ne ne sente entraîné ni même concerné par la gesticulation creuse du montage comme des comédiens débitant leurs supposés mots d'esprit… Quant à l'attraction Iko Uwais, elle ne s'exprime malheureusement pas assez (exception faite du combat à l'hôpital, relevé par Fred).

Berg & Wahlberg, cette collaboration pouvait intriguer par son projet récurrent depuis quelques années, celui de célébrer des héros "populaires", sur la base d'histoires réelles (soldats US coincés en Afghanistan, puis un accident offshore, puis l'attentat de Boston) – sans que jamais (à part le premier de la série, Lone Survivor, qui comporte quelques passages vaguement dignes du coup d'œil, surtout liés au personnage de Ben Foster et à l'espace pentu sur lequel se déroulent les combats) les films ne soient complètement aboutis ou dénués de l'emphase propre à la gloriole patriotique la plus naïve.
En fait, Peter Berg n'a jamais vraiment réussi à boucler un film correct (Kingdom? Battleship?) Un homme de projet, de "coups" au fond (il est le producteur des Leftovers, à la TV; et annonce une série sur… Novak Djokovic et sa quête du Grand Chelem!
Mais ce Mile 22 s'éloigne, malgré le cadre "politique", de ce projet cohérent à défaut d'être complètement abouti, pour s'arrimer aux codes les plus éculés de l'actioner d'espionnage post-Greengrass.

On a en effet vu et revu l'alternance systématique entre le team à distance – surveillance totale par écrans et connexion réticulaire – mené par un Malkovich qui a le cacheton triste et l'équipe sur le terrain, dirigée par un Wahlberg supposément hyper-actif et bipolaire haut potentiel (pénible "construction" de ce personnage, qui nous irrite encore plus que tout le reste du cast, tout simplement dénué d'âme et inintéressant, mais sans prétention). Dès lors, toute cette agitation (où rien ne marche, ni ne s'enchaîne comme il faudrait) ne nous apparaît que comme une juxtaposition de clichés totalement dénuée de toute énergie, physique comme intellectuelle.

Dommage, sur le papier, l'idée d'un film presque exclusivement centré sur la trajectoire d'un convoi fonçant à travers un territoire urbain hostile n'était pas mauvaise. Mais n'est pas Denis Villeneuve qui veut.
La manière dont se conclut l'histoire (enfin, temporairement, visiblement… ils croient au potentiel franchise du truc!) ne m'a pas déplu, d'ailleurs.


Frederico () a dit:
Berg pour moi c'est The Rundown aka Welcome to the Jungle, un film de 2003 dont je garde un très bon souvenir. The Rock (pas encore crédité Dwayne Johnson - il faut attendre 2008 pour que ça soit la norme - ni même Dwayne "The Rock" Johnson - période de transition a partir de 2006), Rosario Dawson (!) et Christopher Walken en bad guy. Comédie d'action Indiana Jones-esque sans prétention avec soudain une explication des mécanismes d'esclavage contemporain à l'oeuvre dans les exploitations minières d’Amazonie!

Je constate en écrivant ce commentaire une autre étrangeté: The Rundown est scénarisé par R.J. Stewart, crédité pour un milliard de trucs liés à Xena. Pour le cinéma, presque rien, mais outre ce The Rundown, il a fait le scénario de l'auto-remake '80s de Et Dieu créa la femme de Vadim.... que 3 degrés de séparation entre The Rock et Brigitte Bardot!


Laurent () a dit:
Allez, j'ajoute le fichier de The Rundown dans le dossier des films à rattraper – juste avant celui de Skyscraper!