) a dit:| Parlons rapidement du film: un film d'action, véhicule pour The Rock (qui co-produit d'ailleurs), le récit est régulièrement assez forcé (séparation des personnages, embûches, résolutions des problèmes par les moyens les plus compliqués au lieu des plus simples, maintien dans la trame de personnages qui en toute "logique" ne devraient plus y être, etc). La facture est honnête sans plus, il y a notamment une scène finale, millième variation (ici technologique) du combat dans une salle aux miroirs qui est pas mal, mais on n'ose rêver de ce que ça aurait donné dans les mains d'un Verbinski ou d'un To. --- Digression --- En passant, c'est quoi l'origine de ces scènes? Enter The Dragon? La dame de Shanghai? Ou c'est carrément un truc mythologique? Chez nos amis antiques, il y a bien Persée et Méduse, mais ce n'est pas exactement la même dynamique... ------------------ On notera encore la présence de la rare Neve Campbell et la répétition d'un motif assez marrant: il y a toujours des spectateurs pour les exploits du héro. La salle n'a pas besoin de faire ooooh et aaaah: les spectateurs diégétiques s'en chargent! Cela dit, le film a quand même quelques étrangetés qui, si elles ne le rendent pas bon ou mauvais, piquent la curiosité. Le premier c'est que ce récit, basé à Hong-Kong avec dans la distribution principale à peu près une moitié d'acteurs asiatiques, sent bon le projet monté pour une grosse co-production avec la Chine et ainsi accéder au marché juteux de l'Empire du Milieu en évitant de tomber dans le quota de films étrangers... mais... il n'y a pas un yuan dans cette affaire: c'est du 100% américain et, à une exception près (une actrice de Taïwan), tout le cast asiatique est fait d'américains où d'immigrés qui ont fait pratiquement toute leur carrière à Hollywood... Ce qui est drôle, c'est qu'outre le cadre, le récit semble aussi fait pour faire du pied aux grands industriels chinois. En effet, il est question de la plus haute tour du monde construite à Hong-Kong par un milliardaire du cru qui s'avère être le coolest of all all cool guys. Il est présenté comme légèrement extravaguant, mais là où des récits classiques de film catastrophe en ferait l’architecte de la tour de Babel puni pour sa vanité, rien de tel ici. C'est même carrément l'inverse, vu que les antagonistes représentent les forces mafieuses qui mettent un frein à l'épanouissement de grands projets ambitieux. C'est un peu too much, mais c'est un discours plus positif que celui de la tour de Babel! L'autre truc assez marrant du film c'est le progressisme de façade: absolument tous les hommes blancs du film sont des pourris et, à une exception près (encore l'actrice de Taïwan!), tous les personnages de pourris sont des hommes blancs. On peut nuancer un poil en remarquant que le Big Bad a le typique gros accent du mec venu d'ailleurs et que du coup il est plus "other-isé" que le post-racial Dwayne Johnson et même que l'international man of business qui a deux répliques en chinois du film, mais c'est quand même assez étonnant. Après, c'est bel et bien de façade, car c'est avant tout un film sur la famille et la réussite d'un grand capitaliste. Et comme je suis déjà trop long, je laisse Charles parler du personnage de Neve Campbell, qui échappe de peu au syndrome Taken 2 de la femme téléguidée. PS: Pour un truc qui se passe à Hong-Kong, je n'ai pas trop reconnu la ville telle qu'on la voit dans les films locaux. Tourné à Vancouver ou quoi? EDIT: J'ai eu le nez creux, c'est effectivement tourné à Vancouver! Il y a du Hong-Kong aussi, mais probablement seulement une brève séquence de ferry. |
) a dit:| Alors je viens de découvrir une pièce supplémentaire du puzzle: Il y a eu en 2016 une grosse guerre des enchères pour ce projet et c'est Legendary qui a gagné, mais en fait depuis janvier 2016 Legendary appartient au tout ce qu'il y a de plus chinois Wanda Group! Du coup c'est le cast qui devient un peu mystérieux... |
) a dit:| Très légèrement "surpris en bien", même si le film s'avère décevant là où aurait dû résider l'un de ses points forts: les cascades de The Rock, incroyablement dénuées d'ampleur. N'est pas Tom Cruise qui veut. Bien vu Fred pour le personnage de Neve Campbell, en effet plus femme téléguidante que téléguidée. Nous sommes clairement en 2018. |