Film: Dogman

Laurent () a dit:
Une grande maîtrise visuelle, narrative. Le charisme des principaux protagonistes (pas seulement Marcello, mais aussi toute la clique autour) est ravageur, la description de cet ancien resort de bord de mer à Castel Volturno, laissé en semi-abandon, et des commerces miteux qui le composent désormais est vraiment inoubliable. On retrouve, en plus classique (comme le récent thriller A Ciambra), les préoccupations du cinéma italien contemporain (Pietro Marcello, Giovanni Cioni…), entre souci de réalisme, centré sur des figures populaires et retour à des structures mythologiques ou tragiques. Que dire de plus? Que tout cela est peut-être trop bien fait, trop parfait, je ne sais pas.
Il me semble que, pour reprendre le fil de la filmo de Garrone, dans Gomorra (dont on retrouve l'un des lieux de tournage emblématiques) et dans Reality, pour le même type d'univers, il y avait une petite folie en plus – on devra en discuter pour que je comprenne ce qui me gêne malgré la réussite indéniable.
Car en somme c'est vraiment très bien, l'un des meilleurs films de l'année sans doute.


Jean-Luc () a dit:
Comme la Main noire qui contrôle l'orthodoxie des titres, je veille sur l'éligibilité des films...


Laurent () a dit:
ça sort en Suisse, en septembre!!!!!!


Jean-Luc () a dit:
Dans ce cas, je n'ai rien dit...


Vincent () a dit:
Bluffé par la beauté plastique du film, par sa façon de dérouler les scénettes qui construisent le personnage principal, Marcello, son goût pour cette stabilité apollonienne (il soigne, il recherche le beau, il respecte la vie) qu'il s'est construite dans ce cadre miteux et sa fascination pour la vigueur dionysiaque, l'hybris dont fait preuve Simone.
Mais tout à la fois perplexe face à la façon dont le récit se clôt, qui laisse un suspens dont je ne parviens pas à saisir la signification. Entre Apollon et Dionysos, aucun ne semble prendre le dessus... Peut-être parce que l'univers est si étriqué qu'aucune dimension divine – créatrice ou destructrice, statique ou dynamique – ne peut venir investir l'humain? Il ne nous reste qu'à déposer dans des places de jeu désertées les cadavres des sombres héros dont on a voulu prendre la place...