Un beau film, avec une structure basée sur une quête vécue dans l'urgence et sans cesse remise en jeu, sur une ou deux journées, mais avec des retours vers le passé. Le travail sur la musique m'a évidemment intéressé – je pourrais tout à fait utiliser ce film, avec Phoenix, pour une étude sur "les usages du standard américain dans la culture européenne des années 1940, mais telle que revisitée dans les années 2010", quelque chose comme ça! Si vous avez d'autres exemples je suis preneur. Dans Phoenix c'était "Speak Low", ici c'est carrément "Somewhere Over the Rainbow" (version Judy Garland), évidemment risqué avec son potentiel sirupeux. Mais j'ai aimé comme elle glissait du disque au fredonnement, en passant par des expositions extra-diégétiques dans le score (même dans des versions tronquées, mais bien reconnaissables).
Sinon, en effet, tout ce qui a trait à la brume qui se propage inexorablement est formidablement utilisé dans le film. Cela accentue le climat onirique, fantastique et sert la confusion volontaire qui naît de l'alternance entre surgissements de soldats en déroute, retour sur une maison chargée de souvenirs, combats désespérés, etc.
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