Film: The Third Murder

Frederico () a dit:
A son meilleur, ce nouveau Kore-Eda brouille les cartes, met le spectateur dans l'étrange situation d'être le seul à rechercher une vérité particulièrement fuyante. A son plus mauvais, on a droit a des discussions oiseuses et bien bas du front sur la justice, le rôle des avocats, etc.

Deux très généreuses étoiles.

PS: On a quand même droit à une minute du meilleur du cinéma policier, soit un montage de deux gars en costard qui se baladent dans les marges urbaines et interrogent des gens. Cf: Patlabor, etc.


Laurent () a dit:
Ouais pas mal, formidables acteurs (Masaharu Fukuyama, bellâtre qui porte très bien le costume cintré comme beaucoup de ces Japonais élancés aux allures métissées, à la moue constamment entre arrogance et détachement, limite rien à battre, aussi à voir dans le Manhunt de Woo, toujours à rattraper d'ailleurs et, surtout, le grand Koji Yakusho, vu et revu chez Kurosawa comme dans tant de films… aussi attachant qu'inquiétant, bref parfait pour un rôle qui repose sur l'ambiguïté) On joue essentiellement de leur "duel" entre avocat et accusé, au travers notamment de moments qui explorent toutes les variations de la "scène de parloir".

Une certaine platitude assumée, dans laquelle on se laisse glisser sans trop de passion, mais sans désintérêt non plus. Musique de piano un peu cliché mais bien adaptée au lisse du film, signée Ludovico Einaudi, c'est à signaler.

Etonnant d'apprendre que KE a bossé comme un fou avec de véritables juristes, les observant dans leur travail, vu que tout ce qui est dit des mécanismes judiciaires (dimension que j'ai plutôt aimée, cela dit) n'apparaît pas particulièrement plus fouillé que ça (quelques allusions au coût d'un report, au fait que les avocats cherchent plus à gagner qu'à trouver la vérité, etc. : le moindre épisode des classiques de la série documentaire judiciciaire (ainsi, Making a Murderer ou The Staircase) nous en apprend mille fois plus.