Post-Western du sous-genre "film de cavalerie". Scène à scène, je pense qu'il y a pas mal à redire sur les dialogues et les représentations, au point qu'on fait plus que flirter avec les clichés et le bobet. Malgré cela, sur l'ensemble, il y a quelque chose qui fonctionne très bien dans la noirceur absolue du récit et cette longue et belle pavane d'hommes et de femmes brisés par la violence, qu'elle soit subie ou infligée. Après... on attend les avis des experts! |
Tout le début, j'en frissonne encore. Pas ressenti ça depuis Sicario. Et le dernier plan aussi. Certes, toute cette maestria visuelle, rythmique, narrative, cela sert, plus on avance, la rédemption du héros classique et tout le reste gravite autour de cette "évolution" implacable de manière secondaire (faisant progressivement comprendre que le supposé "sujet" – le racial, l'Autre, je veux dire – au fond n'est que prétexte). Mais c'est pas grave, le film est si abouti. Richter se dépêtre aussi enfin de ses sempiternelles ritournelles post-Reich (cf. The Leftovers) et évidemment cela apporte aussi à la tenue assez exceptionnelle du film. |
2.5. Formellement abouti, en effet, par la lenteur, le silence relatif des premières scènes (peu de répliques du moins), la musique – et la moustache du personnage principal (?). Et je trouve intéressante, cette trajectoire sous forme de "jeu de massacre", où chaque étape voit un ou deux cadavres de plus, une tombe supplémentaire à creuser... avec un pathos qui diminue au fur et à mesure que grandit aussi la fatigue et le désenchantement des personnages (à une exception près, lors du suicide de Tommy). La récurrence du motif aurait même être plus soulignée encore, pour devenir le leit-motiv structurant la narration. Mais, comme l'indique Frederico, les dialogues enfilent les clichés les uns après les autres... et ça en devient parfois navrant. |
Le bon effet Grottino: merci les amis!! Un bon 3 étoiles, voire plus. |