1,5 On a connu Joe Wright plus inspiré, le film est souvent emphatique, desservi par une musique envahissante et par la pseudo virtuosité de certains plans. Il faudrait vérifier la véracité historique de certaines scènes, tant elles paraissent douteuses, je pense surtout à la ridicule scène du métro. Je pousse à deux étoiles pour Gary Oldman. Comment interpréter un cabotin sans tomber dans le cabotinage, comment trouver quand même l'humanité et la vérité du personnage, il me semble qu'il y arrive. Pour quelques moments avec Kristin Scott-Thomas et pour l'amusant sentiment d'être par moments dans les coulisses du Dunkerke de Nolan. |
2,5, même si mon sentiment n'est pas très éloigné de celui de SVC. |
Ce côté companion piece de Dunkirk m'a aussi bien plu. Après, effectivement, c'est de loin pas mon Wright préféré (après c'est peut-être pas le pire non plus, d'autant qu'on a pas vu The Solist et Pan). Il y a un truc qui m'a aussi un peu gêné dans ce portrait... à la fois le fait que l'histoire peut nous donner raison même si au moment où on a pris les décisions on a eu tort (il me semble qu'un personnage évoque cela avec la fameuse citation de l'horloge en panne qui est à l'heure juste deux fois par jour) et un côté un peu "Trumpien"... Le gars de l'establishment qui se pose comme la figure de l'anti-establishement. Le gars qui, parce qu'il a pris le métro une fois dans sa vie, est en phase avec les aspirations populaires... Là encore, il me semble qu'un personnage secondaire évoque l'absurde de cette situation, mais il faudrait quand même un peu plus qu'une astérisque au crayon si l'idée n'est pas de faire une hagiographie. |
Pas mal du tout, plusieurs beaux moments, et l'on reconnaît, je trouve, la patte Joe Wright dans la théâtralité assumée (sans le dispositif réflexif du précédent) : contrastes d'éclairages (presque tout le film se déroule dans des sombres intérieurs), présence imposante des corps qui joue souvent des circulations voûtées, confine parfois au hiératisme (l'audience chez le roi), musique éclatante – standard minimaliste à la Desplat, certes, avec son lot de mélodies pseudo-nostalgiques mais aussi avec la capacité dans les répétitions d'arpèges, à susciter le sentiment d'une irrésistible marche en avant. OK avec Fred pour le discours : gouverner en démocratie, c'est donc marcher sur un Parlement de pleutres apparatchiks en ayant l'aval du monarque + se réclamer d'un peuple réduit à une image échantillonnée. Mais le film montre bien le caractère d'emploi de cette même image dans la rhétorique de Churchill, puisque celui-ci prête ensuite aux personnes rencontrées dans le métro des paroles qu'elles n'ont jamais eues. Cette dernière dimension représente d'ailleurs le cœur du film, à mon avis : l'élaboration du discours politique. En ce sens, on est plus près du Discours du roi que de Dunkirk. Ceci explique le rôle important accordé à la dactylo tout au long du film, plus particulièrement pour quelques savoureuses séquences de dictée/ratures, de discours exercés, puis rodés dans des lieux différents, etc. |