La présence de Phoenix est assez impressionnante, ne serait-ce que par son corps, massif, broussailleux, bûcheronneux – et un quasi mutisme très appréciable. C'est cette présence qui fait une bonne partie de l'intérêt du film – qui lui se glisse dans le récit noir très classique, peut-être trop classique – avec néanmoins les bons côtés de ce classicisme "hard-boiled" (quelques touches de psychologie, mais assez peu somme toute, plus de suggestion qu'autre chose, pas de grandes explications sur le pourquoi du comment). Une lenteur appréciable, des ellipses, des éléments intrigants et laissés comme purs composants d'une ambiance, des plans de trajets qui se répètent, comme si tout n'était qu'allers et retours, parce que nulle direction ne paraît pouvoir se dessiner. On peut en revanche douter que le film laisse des traces mémorielles durables. A voir... |
J'aime bien la réalisation, les ellipses et les non-dits / non-montrés, mais surtout le soundscape et le mélange entre le score de Johnny Greenwood et les ritournelles vintage. Mais après... le plot... meh. Je ne suis pas certain qu'en 2017, ça soit particulièrement malin de représenter les politiciens et la police comme cela... |
Oui, en effet, c'est ce que je voulais indiquer aussi par "récit noir très/trop classique": on est face à une intrigue et une galerie de personnages propres à un canon du genre, dont on se demande s'il ne devrait pas évoluer un peu... |