Lanthimos continue de creuser son sillon hyper-brechtien. Le moindre dialogue, la moindre interaction entre les personnages devient un truc ludique, étrange qui nous transforme en sorte d'anthropologiste extra-terrestre. La singularité du dispositif (encore renforcé par une solennité kubrickienne) force pratiquement le trois étoile, même si j'ai un problème fondamental avec le scénario. SPOILERS!!!!! On a une phase d'exposition, puis, fidèle au mythe, l'anathème est lancé. Il est suivit d'une longue partie de déni et de tentative de résolution médicale/scientifique, puis, une fois l’inéluctabilité de la malédiction établie, d'une deuxième partie de tractation entre les sacrifices potentiels, l’exécuteur et le lanceur d'anathème. Il me semble que toute la phase sur l'impuissance de la science et du rationnel est superflue, d'autant qu'il n'y a rapidement pas la moindre ambiguïté sur la nature surnaturelle de la malédiction. J'ajouterai que la fiction est ontologiquement inapte à discourir sur ce genre de thèmes. |