2,5.
D'accord avec Jean-Luc, la première moitié du film est impressionnante dans sa manière d'immiscer une tension dans n'importe quelle scène, dans n'importe quel geste. Et on se balade d'un coin à l'autre du quartier en révolte, ce qui donne la sensation véritablement sociopolitique de l'événement. Ensuite SPOILER lorsque le récit se confine à ce qui se déroule dans l'hôtel Algiers, le film perd en portée, trouvé-je (les quinze premières minutes restent palpitantes, à nouveau parce que, même dans cette bulle apparemment protégée, on sent que tout peut éclater, notamment par les va-et-vient entre cet espace et celui où se trouvent un groupe de soldats). D'une part c'est démesurément long, et dès lors répétitif – ce qui nous plonge assurément dans l'étirement cauchemardesque qu'ont dû ressentir les victimes de cette démence policière, mais qui amoindrit la tension narrative –, et d'autre part l'émeute civile se mue en huis clos psychologique, singularisé par quelques figures, et l'on perd en partie l'ampleur épique (mais aussi critique parce que généralisante) du début. |