Oh, elle est jolie cette maison... Oh, il est joli cet acteur... Oh, quelle tristesse que toutes ces choses bassement terrestres (et qui me fascinent tant) nous éloignent de l'idéal panthéiste qui est le mien... Heureusement que l'on peut se parler en voix-over et filmer des câlins très chastes avec des grands angulaires....
Vincent (pas vu) a dit:
Malick à son sommet, quoi.
Charles-Antoine () a dit:
J'attendais ton commentaire! Mais j'avoue que je retrouvais son discours pré-Tree of Life plus nuancé et ambivalent. Mais peut-être que je prenais mes désirs pour des réalités...
Frederico () a dit:
Dans cette série Tree of Life, To the Wonder, Knight of Cup et Song to Song, Malick travaille un même sillon formel et s'enfonce.
Dans Tree of Life il y avait des changements de rythmes, des climaxes, des élans qui venaient avec la musique de Smetana. Dans To the Wonder on était déjà dans un magma plus uniforme, mais les personnages avaient leurs propres lieux, leurs propres univers qui permettaient quand même une variation. Dans Knight of Cup on est déjà dans le monocorde avec un montage tellement fragmenté qu'un malaise s'installe sur ce qui est de la performance d'acteur et ce qui est du "vol". Song to Song en rajoute une couche en mélangeant aux personnages de fiction des gens, dans un spectre allant des célébrités aux anonymes, qui sont dans un registre flou et parfois changeant entre l'auto-fiction et le documentaire... Un peu difficile de confronter les deuils d'une véritable escorte girl, de Patti Smith et du producteur fictionnel joué par Fassbender.
Entre ce malaise, une forme qui empêche toute empathie et émotion, un scénario quand même pas très captivant et, le comble pour un film se déroulant dans le milieu de la musique, une absence quasi totale de travail sur la création ou la performance musicale, on ne peut que se raccrocher à de fugaces séquences (par exemple le passage avec l'ex-copine qui bénéficie du charisme étonnant de la chanteuse pop Lykke Li - a priori la compositrice des quelques chansons du personnage de Ryan Gossling que l'on entend) et à la beauté des lieux et des corps devant la caméra de Lubezki. C'est peu, même si ça demeure un cinéma singulier.
Robert () a dit:
si on m'avait dit que Malick tomberait un jour si bas, je le l'aurais pas cru...vraiment triste