Film: Mary Queen of Scots

Frederico () a dit:
Je me souviens d'avoir vu Ghetto, un documentaire de Thomas Imbach, il y a une quinzaine d'années au Bourg. Un film qu'il faudrait revoir, mais dont plusieurs séquences sont gravées dans mes neurones (deux ados qui s'ennuient tellement qu'il se mettent à désherber la cour de leur école, des travellings dans les bois la nuit...). Entre Ghetto et Mary Queen of Scots on a quand même raté deux docus et 4 longs métrages de ce réalisateur. Il y a des chances que seuls ses meilleurs films arrivent jusqu’à nous, mais ce que j'ai pu voir me donne envie de me faire une opinion par moi-même.

Les historiens grinceront peut-être des dents. Pas parce qu'il n'y a pas de consensus sur certaines parties de la vie de Mary (le film conserve une certaine ambiguïté et procède régulièrement par évocations, ellipses et stylisations - ainsi un cheval revenant seul de la chasse suffit à signifier la mort du roi François), mais parce qu'Imbach (et probablement Zweig avant lui) font de Mary une femme qui semble anachronique dans sa soif d'indépendance, d'œcuménisme et d'amour.

Dans un personnage complexe, fragile, bilingue, charismatique et de presque tous les plans, la jeune Camille Rutherford (sosie d'Anna Paquin) avait fort à faire d'autant que le texte est plutôt littéraire. Il y a quelques scènes un peu limite dans le line delivery, mais globalement elle est à la hauteur de la tâche et impressionne même souvent, ici par son port royal, là par son humaine fébrilité. Quelques fugaces moments me laissent à penser que Rutherford est également formée à la danse. Si c'est le cas, ça aurait été intéressant d'en profiter pour rendre le rôle plus physique. Il y a déjà du cheval et un peu de danse, mais pas assez. Imbach se sert par contre de la taille et de l'élancement de son actrice pour la faire dominer ses maris et sa cour.

Mentions spéciales pour Mehdi Dehbi en Rizzio plein de charme qui introduit une dimension auto-réflexive par ses spectacles de marionettes et Sean Biggerstaff qui campe avec peu de temps à l'écran un très charismatique Bothwell.