Portrait d'une famille de SDF à Taiwan signé Tsai Ming Liang. Après une heure de film, j'étais bien parti pour mettre une seule étoile où même un rond gris. En effet, ce qui me fait aimer les films de Tsai c'est l'inventivité de sa mise en scène et l'engagement physique des acteurs, Lee Kang Sheng en particulier. Rien du premier et pratiquement rien du second en vue, juste beaucoup d'ennui. Si on ne peut pas dire que le rythme s'accélère, les performances font leur apparition, les cadrages se font plus chiadés, puis, sur la fin, la mise en scène devient radicale pour culminer dans une séquence finale qui est presque une expérience mystique pour le spectateur. SPOILER!!! Plus tôt dans le film, on avait vu la mère s'arrêter devant une fresque dans un immeuble en ruine et la contempler durant de longues minutes. Le couple se reforme plus tard, et sur la fin on a la situation qui se répète à part qu'ils sont les deux au lieu d'elle seulement et que c'est un contre-champs où on voit en enfilade les deux visages. Elle contemple et se met à pleurer, il contemple et boit à sa bouteille d'alcool puis finalement la prend dans ses bras. J'ai regardé ma montre longtemps après le début du plan et je l'ai re-regardé quand il s'est fini un poil plus tard. Et par "un poil" je veux dire 6 minutes. J'estime ce plan fixe à 15 minutes. Et ce n'est pas la fin de la séquence car on passe à un plan fixe d'ensemble où ils sont les deux enlacés, puis elle part, puis il part... 9 minutes sauf erreur. Hardcore et une tension très particulière qui me fait aller à deux étoiles. |
Je vois que c'est au City Club Pully en ce moment! |