On retrouve la triplette Michael Fassbender, Marion Cotillard et Justin Kurzel à la réalisation déjà vue cette année dans MacBeth. On rajoute dans le cast Jeremy Irons, Brendan Gleeson et Charlotte Rampling (ainsi que Michael K. Williams aka Omar dans The Wire) donc on peut pas dire qu'on se fout de notre gueule... La série de jeux vidéo dont ce film est tiré offre un matériel raisonnablement exploitable (guerre à travers les âges entre deux groupes occultes et pont entre le présent et les différentes époques par le biais d'une machine qui permet de revivre la vie de ses ancêtres), mais pose un problème d'adaptation pour le grand écran: Comment faire l'exposition des deux époques et du personnage principal puis raconter deux histoires et ménager de la place pour les séquences d'action, le tout en deux heures? Les scénaristes sont restés sans réponse et livre deux intrigues sans intérêt étouffées par les montagnes d'exposition qui sont déversées dessus (ça en devient presque meta car le personnage principal ne peut que rire de cet amoncellement). Formellement, le film n'est guère aidé par la 3D et le goût de Kurzel pour le flou (une association très malheureuse). La réalisation qui oscille entre le solennel et le pompeux offre quelques moments marquants (tout ce qui touche à la figure de l'aigle - utilisation élégante d'un élément du jeu - ainsi qu'un représentation de l'architecture qui - là aussi comme dans le jeu - fait la part belle aux toitures), mais globalement tout semble pris dans une bouillie, comme une sorte de rêve fiévreux interminable qui nous maintient à distance... In fine, c'est un gros ratage, mais, comme avec d'autres gros films malades, je suspecte que certains *cough*Laurent*cough* peuvent y trouver une certaine puissance poétique. |