Sur le thème classique du loser divorcé qui voudrait être un bon père pour son fils et, sinon reconquérir son ex, du moins voit d'un mauvais oeil ses nouvelles conquêtes, Kore-Eda offre une variation sur le mode comédie dramatique qui, sans éviter certains clichés (le loser n'est pas si cool, mais l'ex est casse bonbons et le futur carrément casse-couille), ouvre la porte plus largement à des questions sur la façon dont on vit sa vie en introduisant une génération supplémentaire (la mère du loser et le père défunt) ainsi que donnant la parole aux inquiétudes du fils. La force du film tient dans une écriture qui multiplie les symboles, métaphores et comparaisons (parfois perçues comme tels par les protagonistes, parfois non) et qui facilement dérape vers l'émotion car, on plaisante, mais vivre avec un menteur pathologique accroc au jeu perpétuellement endetté ce n'est pas très drôle et l'être ce n'est pas franchement marrant non plus. A ce titre, dans la série oubliée à Cannes, la performance de la grand mère (Kirin Kiki récemment vu dans An: les délices de Tokyo) est impressionnante. Le titre japonais (littéralement qqch du genre 'Encore plus profond que l'océan') renvoie à une chanson pop vintage entendue dans le film où il est question d'un amour plus profond que l'océan. PS: La musique des crédits d'ouvertures qui fait lieu de thème pour le personnage principal m'a semblé très originale tant elle est épurée et lâche dans sa structure. C'est une sorte de version instrumentale d'un fredonnement distrait... |
Le film, souvent touchant et drôle et notamment grâce à la merveilleuse grand-mère, m'a paru un peu plus mineur que de les deux films précédents de Kore-Eda. |