Il faudra voir comment le film vieillit en mémoire... Je l'ai trouvé un tantinet long, car il ne tient que sur un principe: un père cherche à faire sortir sa fille de son inhumanité néolibérale en la poussant dans ses retranchements à force de provocations plus ou moins comiques et dérangeantes. C'est parfois grinçant, parfois hilarant – notamment vers la fin. J'y ai vu également une satire assez saisissante – quoique un peu caricaturale (mais c'est l'essence d'une satire) – de ce que l'univers marchand et néolibéral provoque dans les rapports humains, qui se transforment en épreuves de force. Pour rire (apparemment), le père pose à sa fille la question "Bist du ein Mensch?" – et en effet, dans bien des séquences, on peut en douter, tant la jeune femme apparaît parfois comme un robot qui adopte les attitudes qu'il faut au moment où il faut, mais sans les incarner véritablement (ce qui se marque par exemple dans une scène où elle chante apparemment avec beaucoup d'émotion, avant de partir le visage brusquement fermé et inexpressif). Excellent jeu des deux acteurs principaux, et particulièrement de Sandra Hüller (Ines, la fille). |
de façon plus attendue c'est surtout la performance hallucinante et hilarante de cet acteur de théâtre autrichien que je mettrais en avant: que ce soit dans ses réparties, ses attitudes corporelles, ses déguisements, on touche ici au génie ! difficile d'exister pour l'actrice à côté, mais c'est bien tout l'enjeu du film qui se voit ainsi redoublé la partie sur le monde professionnel est par contre assez faible, et la mise en scène pas au niveau des modèles de la Nouvelle Vague roumaine admirée par Ade Maren (et raison de la localisation du film) |
J'ai été un peu déçu, un peu longuet. J'en attendais peut-être trop. |