Toujours pas vu, mais après avoir fait le meilleurs 2ème Week-End de l'histoire de l'exploitation en salle aux Etats-Unis (un poil devant The Dark Knight), il atomise toute la concurrence sur le troisième Week-End: 67,5 millions, loin loin devant les 45 millions de Spider Man en N°3. Donc oui, il n'aura fallu que 17 jours à Avatar pour faire le milliard de recette dont il avait besoin. Gageons qu'à la fin de la semaine il aura passé devant Dead Man's Chest et The Return of the King, ne laissant que Titanic en point de mire (1,8 milliard de dollars quand même, mais réalisés sur une année d'exploitation). |
Notons que le film est avantagé par l'augmentation annuelle du coût des tickets aux USA (+ peut-être une majoration pour les séances en 3D, comme en Suisse). Que pèse le film en valeur réelle d'exploitation (= nombre d'entrées?) |
Le nombre d'entrée c'est une mesure qu'on est obligé d'inférer pour les Etats-Unis et ce n'est guère pratique vu les différences de prix entre les billets (selon la salle, selon l'heure, etc). SVC peut dormir tranquille, ce n'est pas demain que Dance avec les Schtroumpfes fera mieux que Autant en emporte le vent: All time USA en entrées. |
Merci! Voyons comment Avatar va se placer dans ce tableau-là, et apprécions le triomphe effectif d'un Titanic… |
En même temps, les films les plus anciens sont en quelque sorte avantagés par ce tableau All Time USA, qui prend en compte la logique de la re-sortie d'un film les années ultérieures à son premier cycle d'exploitation… difficile à imaginer ce que des films post-VHS ou DVD, tels un Lord of The Rings ou un Titanic auraient fait dans un tel système, où ils seraient encore repris et ré-exploités en salles après leur première année de sortie. ça me rappelle mes très très jeunes années, où ce système existait encore… |
Déçu en bien. Horrible discours in fine, imaginaire globalement assez limité, bien peu de subtilité dans l'écriture des personnages... mais... pourtant quelque chose opère. Est-ce grâce ou malgré la 3D? Difficile à dire. Ce qui est certain c'est que la qualité d'animation et de rendu des éléments synthétiques est absolument stupéfiante. |
Pour aller vite: 0 étoile d'un côté (histoire; dramaturgie; le grand bonhomme bleu; Horner mérite la mort; le look de la planète fluo et son bestiaire façon j'ajoute une paire d'oreille, d'ailes, de narines, qq centimètres ou une queue à tout ce que je connais déjà) et quatre de l'autre côté (utilisation de la 3D, effets spéciaux, une très belle scène épique et qq séquences vers la fin, une vision encore plus naturalisante de la technologie postindustrielle façon Return of the King) et ça donne grosso modo 2 étoiles, mais surtout par déformation professionnelle... Sans trop vouloir présumer des goûts de mes amis grottiniens: SVC s'abstenir! |
Titre alternatif: Dances with the Smurfs |
Le fond de commerce Cameron, dans une version plus paradoxale que jamais: c'est via la science que le héros (emblème du sujet contemporain atrophié et ne vivant les émotions physiques plus que par simulation - nous tous, quoi!) peut se reconnecter au monde vrai, pur, parfait (fusion avec la nature, dilution de l'individu dans les valeurs communautaires et religieuses, relation directe aux sentiments les plus profonds, réalité magique et mystique, etc.). Mais, par la représentation hyper-caricaturale des versants les plus actuels de la technologie (le capitalisme industriel et son soutien militaire), par le schématisme absolu de la confrontation, le film évacue ce point de départ nuancé au profit d'une posture incroyablement naïve, voire odieuse, consistant à rejeter en bloc, sans nuance, cette même technologie qui a pourtant permis au héros de revivre, en trois mois montre en main, l'expérience fondamentale de l'univers, en coupant in fine le fil (et, au passage, cette même technologie qui, dans notre monde, a permis réaliser ce film édifiant à 500 mio). Dommage, la relecture de Pocahontas était une bonne idée, permettant de plonger dans l'un des mythes fondateurs des USA, mais Avatar en dénature complètement l'esprit (la mise en place inédite d'un équilibre nouveau entre les colonisateurs protestants, civilisés mais pervertis et les indigènes aux valeurs régénératrices) pour céder le pas à un éloge unilatéral (dénué de toute pertinence vis-à-vis de nos propres conditions d'existence) des vertus du bon sauvage. Anachronique et hypocrite éloge de l'évasion absolue, produit par et à destination de sujets honteux d'eux-mêmes. Malgré un imaginaire franchement infantile, aux limites du sérieux (covers chatoyantes de SF sixties revisitées en mode joli-gentil; détournement de la culture mécha mais pour camper le Mal et les villains), le film est un peu sauvé par… ses comédiens, excellents pour la plupart. En effet, il y a beaucoup de charisme, en mode mi-éteint tristounet, mi-sourire malicieux, comme toujours chez Worthington; il y a l'émotion de revoir cette si chère Sigourney dans un contexte SF à paquetage - revivons en larmes, intérieurement, Aliens et constatons pour nous-mêmes le changement complet de paradigme; il y a le visage tour à tour rageur et chafouin de Zoe Saldana (signalons que la motion capture, auquel le film renvoie évidemment de façon réflexive, ne cesse de progresser dans sa restitution subtile de l'expressivité faciale et de la gestuelle, même gênée en permanence par l'abominable design des Navis); il y a enfin, et surtout, un très impressionnant Stephen Lang dans le rôle du facho de service: figurant une sorte de rescapé des belles années du hard body républicain, l'acteur imprègne chacune de ses apparitions d'une telle présence qu'on ne peut que tenir pour son personnage pendant tout le film. Et donc sortir déprimé. Le 3D est certes joli par moments (deux-trois plans avec des machins qui flottent devant nous), mais vraiment super-anecdotique. On a constamment le sentiment d'un ajout périphérique pour un film pensé et réalisé en termes tout à fait classiques. Bref, si vous avez le temps de faire un peu de sociologie appliquée, allez le voir; si vous voulez de l'innovation technologique, attendez la prochaine étape (Alice in Wonderland de Burton - intrigante bande annonce!); si vous aimez la SF et les réflexions contemporaines les plus avancées sur la post-humanité, évitez ce bon gros film pour les enfants et revoyez Ghost in the Shell ou Crash. |
copier/coller de Public Enemies: «PS Dommage de retrouver enfin l'un des acteurs les plus doués de sa génération, Giovanni Ribisi (The Gift, 2000) pour une prestation aussi minimale!» |