Passionnant de bout en bout : Audiard est vraiment le grand maître du polar contemporain.
Ici le suspense naît d'une étude et d'une exploitation minutieuse des mécanismes du pouvoir - sans cesse différés et médiatisés -, qui s'appuie constamment sur la relation dialectique entre intérieur et extérieur de la prison, et sur la problématique de la construction identitaire (qui est toujours une appropriation, y compris de l'identité ethnique dont on hérite - à cet égard, extraordinaires représentations des (images de) communautés corse et arabe!
Le chef d'œuvre n'est vraiment pas loin, mais le film souffre malheureusement de quelques habillages musicaux assez misérables (si le score de Desplat est judicieusement lyrique et élégiaque, l'ajout de morceaux blues et rap évoquant les USA gâche un peu de formidables séquences de contraction temporelle - “séquences par épisodes” pour être précis…), ainsi que l'ajout d'une dimension onirico-fantastique qui ne fait pas toujours mouche (oui pour le fantôme, non pour les énièmes cerfs à la con).
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