Film: Brüno

Laurent () a dit:
Trop proche de Borat pour nous émouvoir. SBC est un génie, no doubt, mais il faut qu'il s'émancipe désormais de sa formule fausse caméra cachée.

Reste l'une des plus grandes scènes comiques de l'histoire du cinéma (la fausse pipe à Milli Vanilli devant le médium! Ultime!)



Vincent () a dit:
... un grand moment en effet.
Pour le dispositif, je ne sais pas s'il faut parler de "fausse" caméra cachée. Plusieurs séquences tendent à montrer que les caméras sont complètement intégrées, que les gens savent qu'ils sont filmés, souvent parce que Brüno se présente comme un personnage du monde médiatique en train de faire un reportage ou quelque chose de ce genre. Cela met donc aussi en scène le fait que les gens – et plus encore ceux qui sont plus ou moins proches, déjà, des médias ou du show biz – ne refusent jamais de se laisser filmer, même s'ils sont face à un Autrichien gay qui dit et leur fait dire des monstruosités ou qui accumule les pitreries grotesques.


Laurent () a dit:
De nombreuses séquences sont à l'évidence jouées, les personnes piégées ne le sont souvent pas, elles jouent le rôle de la victime.
Au fond, ce qui ne va pas dans l'expression que j'ai utilisée n'est pas le «faux» mais le «caméra cachée», SBC donnant plutôt dans la fausse interview-piège que dans la caméra cachée (même si une variante de la caméra cachée, dans les émissions de ce type, est souvent faux reportage justifiant la présence d'une caméra).




Vincent () a dit:
Un docu-fiction "à la Moore", mais en nettement plus trash et provocateur, où SBC se met qui plus est véritablement en danger par sa performance. Durant l'intégralité du film, j'ai dû avoir un regard complètement halluciné tant ça va vite (trop vite parfois), tant ça frappe fort et (très) bas, tant cela montre des comportements, des constructions identitaires, des structures sociales effrayantes, absurdes, cyniques ou pathétiques.
Le problème du film, pour moi, résiderait dans le fait que SBC court après deux (chauds) lapins, ce qui fait que l'ensemble perd parfois en cohérence et en consistance: d'une part montrer la vacuité et/ou le cynisme de l'univers du show biz hypermédiatisé; d'autre part se confronter à différentes dimensions de l'homophobie réactionnaire.
Restent des moments d'anthologie. Je garderai longtemps en mémoire les scènes de cul acrobatiques entre Brüno et son jeune amant prénommé Diesel, ou encore la séquence où la chanteuse Paula Abdul "subit" une interview par Brüno en étant forcée de rester assise sur un ouvrier mexicain qui fait office de chaise. Même scène, mais dans les bonus du DVD, avec La Toya Jackson, où Brüno en profite pour lui "emprunter" son Blackberry et noter en loucedé le numéro de téléphone de Michael (!)... Toujours dans les bonus, l'entretien entre Brüno et le chef d'un mouvement prônant la suprématie blanche, où SBC trouve un stratagème afin de se balader sans futal, en string blanc, à côté de sa "cible", est également un must.