Film: Crank: High Voltage

Frederico () a dit:
Le premier Crank c'est un film d'action B qui part d'une idée assez merveilleuse: empoisonné, le héros doit maintenir un haut niveau d'adrénaline pour contrer les effets du poison. Le film se pose donc la gageur de faire 90min sans le moindre temps mort, car un temps mort serait pour le coup littéralement mortel pour le héros.

Le toujours impeccable Jason Statham court, jure, flingue, baise et se dope durant 90 min de tarantinade. A part que c'est trois fois mieux que Tarantino himself et que tous les autres tarantinesques façon Guy Richie car 1) Ce n'est pas verbeux 2) Ça n'essaie pas d'être malin: c'est complètement débile et ça l'assume totalement (l'ouverture de ce film comme de sa suite évoque d'ailleurs les jeux vidéo, c'est dire!).


C'était 2006, maintenant c'est 2009 et le couvert est resservi. Le prétexte est moins élégant (Statham s'est fait voler son coeur et survit grâce à un coeur artificielle qu'il doit recharger), mais l'absurdité générale, la vulgarité, les jokes débile, la frénésie de tous et de toutes sont poussés significativement plus loin. Il y a quelque chose de libérateur et de régressif de voir un film qui balance le politiquement correcte par la fenêtre mais à la fois c'est aussi la limite du film.

Je laisse à Carlos ce qui appartient à Carlos, mais le spectacle résolument jouissif d'un film radicalement raciste (90min de flingage de chinois et de latino) et misogyne (tous les personnages féminins sont prostituées ou strip-teaseuses, en général nues ou presque) est-il décomplexé ou crypto-réac' ? Ce doute retient la note à deux étoiles.

Je ne sais pas si c'est sorti à Lausanne...


Charles-Antoine (?) a dit:
J'ai vu la bande-annonce avant le Tony Scott, le film devrait donc sortir. A part ça, l'utilisation du grand angle semble tellement poussive qu'on dirait que cela a été filmé et monté par un réalisateur de vidéos de skateboard...


Frederico () a dit:
J'ai oublié de préciser que c'est bullshito-film-making à fond avec accélérés, angles bizarroïdes, sur-impressions de textes, etc. Dans le premier il y a même des passages avec des projections sur les murs.

C'est rigolo que tu évoques les vidéo de skate-board car il y a un passage où le héros traverse en courant un shooting d'une de ces vidéo.