Film: The Hangover

Frederico () a dit:
Je surnote car en définitive il n'y a pas de véritable moment d'anthologie, mais j'ai rigolé du début à la fin ce qui n'est pas un maigre exploit.


Laurent () a dit:
OK la fin est à vomir de machisme et ça ne se revoit peut-être pas une seconde fois, mais j'avoue avoir rarement autant ri au cinéma!

Le trio bellâtre-coincé à lunettes-gros givré fonctionne très très bien!!! Zach Galifianakis est une révélation! «It's A Classic»!





Frederico () a dit:
En parlant du trio, il me semble qu'un des coups de génie du scénario et d'évacuer presque totalement la figure qui pourrait être moralisatrice, soit le futur marié. Ici, point de raison! Juste un pack of wolves!


Laurent () a dit:
Tout à fait. La disparition du futur marié symbolise au fond l'éviction, alors que le film semblait s'y inscrire, de la comédie romantique en vogue depuis quelques années: dès lors ne subsiste que le pré-oedipien, l'anal et toutes les bassesses du bon comique trivial!



Robert () a dit:
je surnote pour les mêmes raisons que lolo et fred

je n'ai pas autant ri depuis Rien que pour vos cheveux

ce qui ne veut pas dire que j'ai une quelconque affinité avec cette glorification habituelle de la tradition américaine de la parenthèse permisive dans des lieux exotiques (springbreak à Cancun, bachelor party à Vegas,...)
avant le retour dans la société morale et responsable


Frederico () a dit:
Et voilà, c'est le gars qui avait proposé d'aller voir le film qui finit par être le seul à ne pas l'avoir vu!


Vincent () a dit:
... ça sent le rattrapage en DVD!...


Laurent () a dit:
Mais attention, c'est TEEEEEELLLLLLEMENT un film pour Vincent qu'il faudrait presque ne pas lui gâcher le plaisir en le lui disant…

(oops)



Vincent () a dit:
Ben voilà, je l'ai vu.
Etonnamment, et peut-être parce que je suis le dernier, je n'ai pas autant ri que ce que j'imaginais.

Mais à bien y réfléchir, ce n'est pas si étonnant que ça, tant le film fait tout son possible, trouvé-je, pour ne pas (trop) insister sur son côté comique, afin de suivre un rythme et une architecture narrative qui tient plus du film policier (reconstruire les faits, rechercher le disparu, et découvrir qu'on est poursuivis par des gens très en colère). Les moments comiques (et ils sont nombreux) sont traités "l'air de rien", comme s'ils allaient de soi dans un univers diégétique pourtant très chamboulé. Parce que c'est Vegas (commentaire résomptif et définitif de beau-papa juste avant le mariage). Tout va donc très vite, sans forcément qu'il y ait de "moment" comique (hormis, peut-être, la séquence qui rejoue "Rain Man"); ce sont des touches livrées à chaque fois avec de la distance – un tigre au second plan dans une salle de bains, un bébé masqué par le corps du givré qui heurte une portière de voiture, des extraits noir/blanc en mauvaise vidéo surveillance (et moult ellipses) du parcours chez Tyson, etc. Cela fait, je crois, la particularité de ce film, et au final sa grande qualité (alors que ça aurait pu être une enfilade de séquences d'orgies, peut-être très drôles, mais pas forcément originales). Une multitude de fragments comiques infimes, pour un récit qui met en scène une mémoire archifragmentée...

A la limite, on est moins dans le comique que dans le burlesque hardcore, qui flirte souvent avec le tragique, dans le sens où l'essentiel des événements qui nous sont montrés renvoient à ce que les corps des personnages sont capables d'encaisser (arrachage de dent, Taser, uppercut de Tyson, carambolages, coup de griffe du tigre, brûlures dues au soleil, etc.).


Vincent () a dit:
Il va sans dire que le narratologue textualiste que je suis a également beaucoup apprécié la structure finement bouclée du récit (ça démarre sur un toit, ça finit sur ce même toit).


Vincent () a dit:
... putain, encore un film et je peux faire mon Top 20. Ouf.


Laurent () a dit:
En lisant ton commentaire sur le burlesque hadcore, je suis complètement d'accord mais réalise aussi que ce même burlesque se teinte, par moments, de (attention le gros cliché, relié au cinéma comique depuis un fameux commentaire d'Antonin Artaud sur les Marx Brothers)… surréalisme!

Et pas seulement le tigre dans les toilettes ou l'enfant torturant l'adulte, mais, tout simplement, le déplacement d'un lit sur le toit!