Film: Ponyo sur la falaise

Frederico () a dit:
Ponctuellement intéressant, régulièrement impressionnant, narrativement indigent.


Robert () a dit:
et une Chevauchée des Vagues-qui-rient de plus pour lolo !


Vincent () a dit:
Je surnote un poil, mais parce que j'oppose mes attentes (déçues) à un replacement dans un cadre "générique" où ces attentes n'auraient de fait pas lieu d'être. Pour le dire brièvement, par rapport à "Princesse Mononoke" ou "Le Château ambulant", "Ponyo" n'offre pas du tout la même dimension historico-épique et semble (soulignons la modalisation) de fait moins "profond", en tout cas moins attrayant pour un adulte. (Maintenant, qui a dit qu'un film d'animation, même sorti des Studios Ghibli, se devait d'emprunter cette voie-là, hein?)
En revanche, le film mérite une note une peu meilleure que deux étoiles, que je trouve un peu chichement données par vous, cogrottiniens. "Ponyo" délivre des moments de délire coloré et cinétique qui sont juste hallucinants, et presque effrayants tant on a le sentiment que l'écran devant nous se fait envahir, engloutir et submerger (au sens propre) par le bleu, par le rose ou par le doré. J'ai également particulièrement goûté le contraste graphique entre les décors "statiques" réalisés au crayon, proches parfois de l'esquisse, du "crayonné" justement, et les éléments en mouvement, notamment tout ce qui renvoie au domaine aqueux, en à plats de couleur unie, formes surlignées d'un trait noir comme pour en accroître la densité. Dans un film d'animation, jamais je n'avais senti à ce point le poids de l'eau, voire son épaisseur et sa viscosité (si, si). Ceci pour les aspects plastiques du film. Je passe sur les choix de couleur et d'autres aspects de l'esthétique globale du film, évoqués notamment par Miyasaki dans l'entretien publié par les Inrocks il y a quelque temps.
Côté narration et structure, plutôt que de parler d'"indigence" comme Frederico, je dirai pour ma part que "Ponyo" est fascinant dans la mesure où toute dramatisation est systématiquement écartée, les figures ou les situations qui pourraient être des embrayeurs de "négativité" étant très vite ramenées vers une "détente", notamment à travers l'humour ou autres sortes de décalages. (Le caractère systématique du phénomène me paraît inscrire ce dernier alors au nombre non des "manques" du film mais à celui de ses attributs, des principes structurant qu'il "revendique".) Le merveilleux ne pose aucun problème, comme souvent chez Miyasaki. Surtout, il n'y a strictement aucun méchant dans ce film. Pas de mère castratrice. Pas de père dévorant (il a une chevelure rouge-rose et un costume ridicule... d'emblée catalogué du côté du "méchant pas méchant", cf. encore la séquence avec le pulvérisateur ou d'autres). Pas de technologie mortifère (ou si peu). Pas de dieu ou de force naturelle vengeur. Nada, pouic, zouf. Ça crée un récit purement livré à la fantaisie visuelle, ça aide (à mon sens) le débridage cinétique, fondé en partie sur la multiplication d'une même forme dans l'espace de l'écran (méduses du début, filles-poissons, vagues-poissons, etc.).


Robert () a dit:
tout à fait d'accord avec toi par rapport à la jouissance que procure cette fantaisie visuelle (j'en pleurais parfois presque de bonheur !)

n'aimant en définitive pas trop le traitement plus adulte de ses derniers films, je suis bien content de le voir revenir à des plaisirs plus simples (même si l'on n'atteint tout de même pas ici les sommets de ses débuts comme Castle of Cagliostro ou Sherlock Holmes)

j'avais d'ailleurs noté 3 étoiles avant de me raviser par la suite en comparaison avec d'autres 3 étoiles plus clairs pour moi(Revolutionary Road, The Wrestler, Tokyo Sonata, Watchmen)

en fait deux étoiles c'est un peu sousnoté et 3 c'est un peu surnoté...

ce qui me fait reprendre une fois de plus mon bâton de pèlerin et demander, en coeur avec luluc, l'introduction des demi-étoiles !


Frederico () a dit:
Hier sur Grottinum Robert réclamait le système de Jackpot (5 crans) et aujourd'hui il veut des demi-étoiles (9 ou 10 crans). Espérons que demain, comme avant-hier, il sera content avec les 6 crans du système actuel...


Robert () a dit:
tart'ta geule à la récré !