Il faut se calmer un peu. Ça se laisse regarder, le cast est sympa, mais voilà. |
2,5. Très agréable surprise pour ce qui, sur le papier, humait bon le direct to DVD ou une première sur American Airlines... Le montage haletant et le cast sont en effet les points forts du film. |
Un prequel médiéval haletant, au montage nerveux et au design gothique-punk bien tourné (Tatopoulos est aux commandes), orienté tout entier vers l'exploration de l'univers cohérent de cette formidable série filmique - une fois n'est pas coutume au cinéma, j'ai trouvé le récit passionnant. Probablement le meilleur film d'heroïc fantasy pour adultes depuis Conan (et les passages grandioses des Deux Tours de Peter Jackson). PS Quand j'ai reconnu Michael Sheen (Tony Blair, Frost…) sous les traits de Lucian, le père de tous les loups garous, je me suis dit que le film allait sombrer dans le grotesque involontaire. Bien au contraire, le troisième Underworld bénéficie véritablement de la présence d'un tel acteur (aux côtés du merveilleux Bill Nighy - à voir également dans le rôle d'un des comploteurs de Walkyrie, le trouillard à lunettes - qui reprend là son glaçant personnage d'über-vampire). Quant à Rhona Mitra, elle demeure un peu dans l'ombre de ces deux cadors, dans un rôle plus stéréotypé que la très tourmentée Kate Beckinsale des deux premiers volets, mais elle s'impose définitivement, après Skin Walkers et Doomsday, comme la nouvelle B-Queen quasi botox mais charpentée athlétique pince-sans-rire du cinéma hollywoodien. |
... j'espère que ça va sortir par ici... ou alors que le Video Folies de Chailly aura bientôt ce troisième volet!... |
Cette série reste décidément d'un très grand niveau, sachant garder la même ampleur mythique et tragique, mêlant les figures de Spartacus, d'Iphigénie ou d'Andromède, de Chronos et j'en passe (Roméo et Juliette? version gore? et Vulcain et Vénus, tiens, pourquoi pas, marrant... la Belle et la Bête...), parvenant avec justesse à tresser les trajectoires individuelles avec les enjeux collectifs, sans supercherie ni mauvais coups de dernière minute. Très classique encore, par le respect quasi absolu des trois unités (unité d'action, oui; durée très ramassée en tout cas, et presque unité de lieu, le château très piranésien et ses abords forestiers). Je n'ai jamais vu un film aussi bleu, en revanche... un monochromisme un peu ennuyeux parfois. Mais dès que des touches de rouge ou, mieux, de jaune apparaissent à l'écran, cela crée un effet saisissant. Le visage de Viktor l'inflexible vire même au vert parfois. Ont été appréciés particulièrement les dialogues, maintenus au strict minimum, sans blabla psychosoporifique. C'est net, sans bavurdage (sic), pour laisser place à l'action. Bon usage du son, aussi, même si la musique est parfois un peu faite au sampler cheap. |
… musique effectivement pas complètement aboutie (même si louable pour sa volonté de ne pas jouer à fond la carte usée de l'épique cuivré-percussif, mais d'en rester, malgré la diégèse medieval-like, à du synthétique) signée de l'Autrichien Paul Haslinger: l'une des dernières recrues de Tangerine Dream, dans leur période hyper tardive (fin eighties). |
"le château très piranésien" huh? Il n'a pas vraiment un style antique ce château. D'ailleurs les châteaux antiques ça n'existe pas. Celui du film est plutôt... en toc! HAHAHAHAHA! Mais tu cites peut-être Piranèse à cause des prisons, mais elle ne ressemblent pas vraiment à ça. C'était la minute du armchair architect. |
Oui, c'est bien aux gravures représentant des prisons imaginaires que je songeais, pas tant par rapport aux cachots du film que pour un même rapport au gigantisme. Le château des vampires est un monde en soi, fait de couloirs, d'égouts, de passages, de tours immenses, d'escaliers tourbillonants... impressions que je garde également des oeuvres de Piranèse (mais mes souvenirs me jouent peut-être des tours). Tangerine Dream! Magnifique, rien que pour ça, il faudrait ajouter une étoile! Ce qui est intéressant avec cette musique, c'est souvent son rejet en arrière-fond par rapport au reste du son, notamment dans certaines scènes de charclage intégral. Comme tu le soulignes, Laurent, ça ne suit pas complètement le "canon" épico-grandiloquent. |