Film: Gran Torino

Frederico () a dit:
Déçu en très bien. On peut formuler des réserves sur le jeu (Eastwood qui exagère, le frère et la soeur qui mangent leurs répliques) et s'interroger sur la nécessité de donner un tour dramatique aux événements (20 minutes sur 1h50), mais c'est très bien mené, très drôle et assez subtil même parfois (le fils qui une fois le téléphone raccroché sent bien que son père avait quelque chose à lui dire).


Charles-Antoine () a dit:
Drôle, touchant, intelligent, ironique... vraiment classe. Le qualificatif "crépusculaire" ne s'est peut-être jamais autant justifié. C'est un peu comme si Eastwood avait fait un remake de Unforgiven après avoir lu "La Violence et la sacré" de Girard.

On pourrait émettre une réserve ça et là, notamment à propos de quelques ellipses un peu indignes, et puis sur cette façon discutable de mettre (tardivement) en avant le caractère performatif de la masculinité authentique, à travers ce jeu de sarcasmes inter-ethniques assumés, au regard de la violence sotte et désuète des gangs, qui, eux, n'ont pas saisi la nature rituellique des pratiques de leur culture, et encore moins les significations qui y sont attachées. Mais ce serait faire la fine bouche.

A part ça, frères grottiniens, ne trouvez-vous pas que le cru 2009 s'annonce plutôt prometteur?

j'ai dit.


Frederico () a dit:
Quatre étoiles ça mérite sûrement un commentaire!


Laurent () a dit:
Avant tout une leçon d'anglais fort instructive… je ne savais pas, par exemple, qu'on pouvait trouver autant de qualificatifs dépréciatifs pour désigner les Asiatiques!

Le working-class setting (bières, jurons, ceinture portée haut, outillage, etc.), pas si fréquent que cela dans le cinéma américain, apporte une vraie singularité au film (les séquences Educating Thao bénéficient beaucoup de cette couleur prolétaire - et figurent d'ailleurs parmi les plus hilarantes et les plus justes).

Pertinent regard sur les différentes facettes du racisme (infect, justifiable, culturel, self-inflicted, traumatique, etc.) pas mal du tout pour un film largement destiné au public des familles.

Quant à la fin, pied-de-nez du personnage à son entourage, elle renvoie à celui lancé par le cinéaste en direction des critiques et des cinéphiles, puisque Eastwood conclut, sur un mode ludique et apaisé, peut-être même ironique, par une véritable séquence de “film-testament”, du moins relativement à la figure virile et porteuse de l'esprit classique américain que l'acteur a toujours cherché à représenter.








Vincent () a dit:
Beau film. Décidément, j'apprécie beaucoup le soin apporté par Clint au comique dans ses films... Tiens, c'est peut-être ce qui manquait à Mystic River.
Bémol: un peu trop d'usage de la parole "en aparté", qui parfois souligne excessivement certains effets de sens que l'on avait déjà saisi à travers la mise en scène ou des répliques antérieures.