Ce film ne fonctionne pas. L'idée de base n'est pas mauvaise, mais il y a un problème avec la gestion du doute. Il faut attendre les trois quart du film, pour que le doute arrive et dix minutes plus tard on est de retour dans le domaine de la certitude. Il y a aussi un problème avec la manipulation. Le film manipule le spectateur beaucoup plus que le tueur ne manipule son entourage et ça c'est un peu cheap. Sinon, De Niro qui court ça fait penser à Hallyday qui joue au foot dans Vengeance. Et c'est moi, ou le discours sur le personnage de Gugino est juste abominable? Avnet + Pacino ça nous avait déjà donné ce bien piètre 88 Minutes, mais là pourtant le scénariste est celui de Inside Man... beuh. |
L'étoile pour la scène où Pacino-La-Moumoute & Bistouri est entouré de deux filles, devant sa moto. Ultime dans le déni de l'âge… C'est au fond le principal intérêt dramatique du film: l'incroyable tension constamment générée par l'âge des acteurs, qui apparaît vite décalé (même si on les présente comme au seuil de la retraite, ça ne fonctionne jamais vraiment et en devient étrange, comique, voire effrayant…) |
Pacino dans un jeu assez sobre, De Niro également, c'est donc à signaler. L'enjeu formel du film réside dans une astuce narrative que je ne dévoilerai pas pour le moment, afin de ne pas vous gâcher le plaisir. Disons qu'il s'agit d'un flottement énonciatif, d'une sorte de dédoublement (qui est révélé au moment du retournement final), assorti en outre d'une "subtilité" dans la désignation intradiégétique des personnages... On peut pourtant pressentir le twist final, car les personnages principaux sont assez typés... ils "peuvent" faire certaines choses, et ne peuvent pas faire d'autres choses. Je surnote un peu. Pas de séquence d'anthologie. Beaucoup de dialogues. C'est une intrigue fondée sur la parole, précisément, donc, quelque part, ça rend le verbiage acceptable. |
... En fait, je me rends compte que je surnote parce que, précisément, il y a un truc qui cloche rapidement dans le film, où on sent que la subtilité poétique dont fait preuve le tueur ne colle pas avec le caractère attribué au personnage joué par De Niro. Ça renvoie à des aspects de ma thèse, et il me semble que c'est une des choses qui m'ont intéressé dans ce film. |