Un script à poly-rebondissements très original, même si les deux grandes révélations finales se sentent venir d'assez loin (l'inspecteur Guido a mené l'enquête - au passage on peut argumenter qu'il y a une troisième révélation finale qui est étonnement discrète alors qu'elle est pourtant une véritable révélation). Nolan n'est doute pas un grand plasticien, mais il faut lui reconnaître un sens du rythme, un je-ne-sais-quoi qui donne le sentiment dans ce récit touffu que tout peut arriver à tout moment et ça c'est indéniablement excitant. Sinon Pipper > Scarlet, Bowie > * et je suis curieux que C-A dissèque pour nous le propos du film sur la technologie. |
Un salut tout d'abord à ceux qui souffre d'une cécité telle qu'ils ont mis la même note à "Black Dahlia" qu'à "Snakes on a plane"... Autrement, ce Prestige possède vraiment le scénario le mieux torché de l'année, un scénario qui, ajouté aux valeurs de productions et au cast compensent amplement ses qq travers filmiques (difficulté à sortir du champ contrechamps dans les scènes de dialogue, surabondance de plans serrés, etc.) Côté rapport à la technologie, on est clairement chez Darth Vader. Le personnage de JH ne parvient pas accepter la scission avec le féminin qui lui est imposée au début du film. Il se retourne du coup contre la personne qu'il tient pour responsable (CB) et se lance dans un jeu de rivalité masculine placé sous le sceau du double et de la violence mimétique (voir tous les jeux de symétries: un homme qui tire sur l'autre et inversement, le passage du person de SJ, la femme et le mari pendus, les transferts, etc.). En pactisant avec la technologie et Tesla (l'Empreur Bowie), le person de JH commet à l’évidence l'irréparable et commence à se mécaniser (ajout du dispositif mécanique pour le tour de la cage à oiseaux), avant de se lancer dans le clonage. Le film oppose ainsi les clones au double naturel de la gémellité, la science à la nature, l'aristocratie à une classe moyenne avide de mobilité ascendante, l'homme qui a besoin des femmes à celui qui les rejette pcq elles ne sont pas capables de saisir sa complexité et sa vulnérabilité socio-économique (s'il cède ses secrets, il fait faillite)... Un discours antimatérialiste middle class très classique, mais vraiment bien foutu. Finalement le héros est un père, rétabli dans sa stature via sa singularité retrouvée, qui a accepté la sagesse d'une figure tutélaire et qui peut vivre loin des femmes. Assez drôle à ce titre l'opposition reconduite par le film entre le petit garçon qui peut percevoir la mort de l'oiseau et la petite fille qui, comme dans "The Village" ou "War of The Worlds", doit rester ancrée dans l’aveuglement du merveilleux... |
Voir Black Dahlia pour l'appréciation synthétique et le bémol… Mais quel film, quand même… |
Superbe film, même si le filmmaking est assez peu convaincant. La vraie magie du montage c'est de faire disparaître pour de bon le personnage joué par Scarlett sans qu'on s'en aperçoive. De là à dire que cette actrice manque de prestige, il n'y a qu'un pas... |
Un peu déçu à la fin, quand même. Film très riche en thématiques diverses, mais qui les survole toutes. Et une mise en scène sans beaucoup de relief. |