Film: The Queen

Charles-Antoine () a dit:
Vraiment Brillant!! Travail passionnant sur la conciliation entre tradition et modernité, homme et femme, mère et fils, jeune et vieux, profondeur et surface, monarchie et démocratie, individuel et collectif, intérieur et extérieur, appartement et château, etc. un principe médiateur que le film prend en charge jusque dans son dispositif puisqu'il mélange des images de télévision et de cinéma.
Au final, ce que les citoyens réclament de leur reine, c'est qu'elle s'émeuve comme eux devant le phénomène télévisuel (ici "The medium IS the message" comme dit l'autre!), qu'elle concède sa vulnérabilité à la puissance moderne.
Le film passe ainsi d'une première scène montrant une femme figée et isolée à l'intérieur de l'un de ses salons à une discussion mobile en compagnie de son Premier ministre dans le cadre d'un grand jardin...


Laurent () a dit:
Comme disent les critiques: JOUISSIF! Le meilleur Frears depuis Dangerous Liaisons, une nouvelle fois grâce à la manière dont il met en scène les comédiens et leurs confrontations (le vocabulaire du théâtre est convoqué à dessein). Cette théâtralité entre en relation avec différents paramètres plus directement «cinématographiques».

• un sens aigu du champ-contrechamp: idéale représentation des des rapports physiques liés à l'exercide du pouvoir spatial de la reine, un pouvoir qui s'atténue d'ailleurs progressivement via d'autres types de confrontation entre personnages, plus «modernes» - cf les conversations téléphoniques.

• un choc constant entre d'une part les montages lyriques d'images d'archive, autour de la mort de Diana et d'autre part les passages romancés, en mode “grimaces et maquillage“, fonctionne parfaitement: la meilleure manière possible de créer une véritable tension entre réel et fiction (contre la reconstitution minutieuse d'un United 93; ou alors la prétention de certains documentaires à vouloir refléter la réalité).

Seul problème: je ne vous cache pas que le fan de Blair que je suis a passablement souffert de l'image «poodle débile» qu'on lui donne ici, fausses dents à l'appui.