Pas mal ce film… ah si Brian De Palma l'avait réalisé! D'accord, la moitié du film est brillante, notamment le pan autour de la famille Freak-Fric qui est vraiment réussi, donnant par instants dans un étrange «Fassbinder à Hollywood» (la scène du repas, les attitudes de Swank); de même que les deux morceaux de bravoure “comme à la grande époque” (gunfight de banlieue et crime à l'Olympic)… Enfin, la conclusion est assez bien troussée: le héros masculin dépasse son trauma préoedipien en se débarassant de toutes les salopes de mères ou de vamps et en jouant les chevaliers servants des gentilles putes, vivantes ou mortes - un schéma misogyne très depalmien. On regrette vraiment son absence… Le reste oscille entre un début qui fait «reconstitution à la Scorsese avec voix-off mitraillette sur us et coutumes de sous-départements de flicaille californienne» et de longs passages «lyncho-tristounets» qui ne sont pas aussi envoûtants qu'ils le voudraient. Ils auraient vraiment dû donner ça à De Palma… lui aurait su apporter le liant musicaliste qui manque au film. A propos de musik, Il faut absolument éliminer de la surface de la planète l'infect Mark Isham et tous ceux qui le soutiennent: - «On se paie Goldsmith? Non, d'abord il a déjà parodié son Chinatown dans L.A. Confidential (au passage, un film moins ambitieux mais plus homogène dans son lyrisme); et de toute façon il est mort» - «Merde alors qu'est ce qu'on fait?» «On n'a qu'à demander à Mark Isham, il a des super sons samplés de trompette, on dirait des vrais; à moins que ça soit des vrais qui sonnent comme des synthés; bon on s'en fout, de toute façon il va nous faire, pour pas trop cher en plus, un bon score dans le genre Chinatown» Eh bien messieurs, Scarlett Johannsen, cette «charismatique actrice du moment» qui joue actuellement Woody Allen en jeune fille dans le dernier Woody Allen; et un second rôle bien charnu dont elle a le secret dans l'extraordinaire-(mais malheureusement un poil trop Shyamalien) The Prestige - devrait porter plainte; le foirage de la plupart de ses scènes est vraiment accentué par la GROSSE MERDE DE MUSIQUE DE CE GROS NUL D'ISHAM. De Palma aurait assuré sur ce plan-là, lui qui a réussi le tour de force de faire composer la même musique à Hermann, Donaggio, Williams ou Tsukamoto… Mais pourquoi ils l'ont pas pris, nom de… |
On y va en pensant "ah, Scarlett..." et on resort en s'exclamant "oh, Hilary !" Certaines belles scènes mais au final un film formellement assez moyen en regard de la filmographie de l'auteur. On n'est pas au même niveau que Mission Impossible, Snake Eyes ou encore la jouissive pantalonnade Femme Fatale. |
Un casting qui, à première vue, pouvait faire peur, et qui se révèle impeccable. De véritables mises en scène (profilmique et filmique, c'est juste, les kids?), qui servent/créent le sens (tout ce que Shymalan a perdu). Une musique parfois un poil tarte, quand même. |