Cette adaptation relève du double exploit: parvenir à ôter d'une part toute tension narrative à un roman dont c'était pourtant la principale qualité et réussir, d'autre part, à construire un discours encore plus consensuelle que celui de l'oeuvre originale!
Hormis les erreurs de casting, deux changements sont particulièrement éloquents. Précisons en effet, pour celles et ceux qui n'auraient pas lu le livre, que la dernière scène où T. Hanks retrouve le tombeau de Marie-Madeleine n'y figure pas. Or, à quoi sert-elle, sinon à inscrire définitivement le personnage dans la lignée des sénéchaux du Prieuré et lui octroyer ainsi la place de grand maître (seul dépositaire du secret de l'emplacement de la dépouille) et donc "Greand-Papa de la Vierge-Sophie"...
Or, il faudra concéder cela au livre: à la fin, Sophie (décrite comme plus autonome que dans le film) finit par embrasser Langdon (personnage explicitement inspiré d’Indiana Jones), alors qu'un échange verbal promet une partie de jambes en l'air plutôt contorsionniste (projet cohérent avec le mélange du masculin et du féminin encensé par le roman).
Au bout du compte, un seul personnage vraiment sympathique dans cette production de facture particulièrement médiocre: le méchant, dont les plans soi-disant malveillants consistent en fait à vouloir révéler à l'ensemble de la planète que les dogmes judéo-chrétiens qui sous-tendent l'oppression des femmes sont en réalité une série de mensonges savamment entretenus! Ça force le respect, non?!?
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