Encore un film bien optimiste de Denis Villeneuve, du genre qui donne la frite à la sortie! Trêve de plaisanterie, j'ai trouvé ça incroyablement au-dessus de tout ce que j'ai pu visionner dernièrement (notamment de La Isla Minima), donc je surnote très légèrement, car le discours ne m'enchante pas vraiment. A discuter. |
C'est marrant, moi je n'ai pas été emballé. On attend que le récit décolle et ça ne vient jamais. Finalement, il n'y a ni enquête qui progresse pour se résoudre, ni crescendo dans les découvertes du réseau mafieux ou des pratiques de la War on Drugs, d'où l'impression de rouler avec le frein à main. Il y a des passages assez beaux, des scènes pas mal, mais le tout souffre des comparaisons horizontales (les fictions avec des scènes similaires - Zero Dark 30, Breaking Bad) et verticales (les autres films de Villeneuve). J'en reste donc à deux sévères étoiles. PS: Travail pour un étudiant de la section: Les drones, diégétiques ou non, et leur impacte sur la représentation de l'espace. |
2,5, il y a des scènes impressionnantes, surtout toute l'arrivée à Ciudad Juarez, l'exfiltration du baron des cartels et le retour aux USA. J'ai été en revanche un peu choqué par le traitement du personnage féminin, agente certes naïve, mais montrée aussi comme crédule, incompétente, quand elle ne tisse pas elle-même la toile dans laquelle elle se fait prendre. Un petit relent de misogynie, CAC???? |
Je me suis beaucoup interrogé sur la nature du regard que le film porte sur ce personnage et je ne peux m'empêcher de le trouver plutôt "juste". Certes, elle n'est pas très compétente, mais elle travaille toujours avec des agents plus formés qu'elle. Et surtout, le film insiste sur son endurance et sa volonté. Et plus, c'est un film qui parle surtout sur la manière dont les blancs (Brolin) exploitent les minorités (Noirs, femmes, Mexicains) à leur avantage. A ce titre, le film parle plus des problèmes que rencontre cette femme dans un tel contexte que du problème qu'elle pourrait constituer en tant que femme. |
Oui mais quand son partenaire black, connoté comme l'avocat chiant mais subalterne et moins expérimenté qu'elle, décide d'obtenir des infos, il réussit là où elle échoue, entre mecs, non? |
Entièrement d'accord! D'ailleurs Barak a été élu aux dépends (avant?) Hilary... |
Impressionné par les aspects formels de l'objet – les nombreux plans aériens, toute la scène nocturne avant et dans le tunnel, et la musique –, de même que par la gestion du récit, toute en ellipses, en non-dits, ce qui nous fait bien coller au point de vue en effet très limité du personnage focal principal. Sur ce point, le dernier quart d'heure est presque de trop, puisque soudain on suit très longtemps Alejandro dans sa "vendetta", ce qui aurait pu nous être caché (en revanche, le contrepoint créé par les séquences dans la maison du flic mexicain passeur de drogue sont, elles, réussies, car elles dynamisent la tension cognitive). Ce traitement du personnage féminin est en effet intrigant. Mais je rejoins Charles sur ce coup: il me semble qu'il s'agit en effet d'insister sur le fait que les femmes restent, encore, manipulées dans un monde de mecs – quand bien même elles savent cogner et flinguer un méchant si nécessaire. |
En repensant à ce film, je me demande si il n'y a pas une version du scénario centrée sur le personnage de Del Toro et que ce n'est qu'après réécriture qu'apparaît le personnage de Blunt comme porte d'entrée dans le récit (le bleu, l'étranger, l'amnésique... celui qui, au départ, en sait autant que le spectateur). A la fois pour éviter la sausage fest et pour avoir un personnage central plus positif. |